Romans George Sand

Le Château des désertes

L’uom di sasso

J’étais trop mécontent du résultat de mon entreprise pour me sentir disposé à faire de nouvelles questions sur le château mystérieux. Je renfermais ma curiosité comme une honte, le succès ne l’avait pas justifiée; mais elle n’en subsistait pas moins au fond de mon imagination, et je faisais de nouveaux projets pour la nuit suivante. En attendant, je résolus d’aller pousser une reconnaissance autour du château, pour me ménager les moyens de pénétrer nuitamment dans l’intérieur de la place, s’il était possible… Bah ! me disais-je, tout est possible à celui qui veut. Lire la suite...

Ottavio

— Maître Boccaferri ! criai-je en ouvrant doucement le rideau, reconnaissez-vous la voix du Commandeur ?

— Oui, pardieu ! je reconnais cette voix, répondit-il; mais je ne puis dire à qui elle appartient. Mille diables ! il y a ici ou un revenant, ou un intrus; qu’est-ce que cela signifie, enfants ?

— Cela signifie, mon père, dit Ottavio en se retournant et en me montrant enfin les traits purs et nobles de la Cécilia, que nous avons ici un bon acteur et un bon ami de plus. Elle vint à moi en me tendant la main. Je m’élançai d’un bond dans l’emplacement de l’orchestre; je saisis sa main que je baisai à plusieurs reprises, et j’embrassai ensuite le vieux Boccaferri qui me tendait les bras. Lire la suite...

Le souper

Quand cet acte fut fini, on retourna dans le parterre, lequel, ainsi que je l’ai dit, était disposé en salle de repos ou d’étude à volonté, et on se pressa autour de Boccaferri pour avoir son sentiment et profiter de ses observations. Je vis là comment il procédait pour développer ses élèves; car sa conversation était un véritable cours, et le seul sérieux et profond que j’aie jamais entendu sur cette matière.

Tant que durait la représentation, il se gardait bien d’interrompre les acteurs, ni même de laisser percer son contentement ou son Lire la suite...

L’héritière

Je trouvai en effet mes hôtes fort effrayés de ma disparition. Le bon Volabù m’avait cherché dans la campagne et se disposait à y retourner. Je sentis que ces pauvres gens étaient déjà de vrais amis pour moi. Je leur dis que le hasard m’avait fait rencontrer un des habitants du château en qui j’avais retrouvé une ancienne connaissance. La mère Peirecote, apprenant que j’avais fait la veillée au château, m’accabla de questions, et parut fort désappointée quand je lui répondis que je n’avais vu là rien d’extraordinaire. Lire la suite...

Stella

Célio allait me répondre lorsque Béatrice, accourant du fond de la galerie, vint se jeter à son cou et folâtrer autour de nous en me demandant avec malice si j’avais été présenté à M. le marquis. Quelques pas plus loin, nous rencontrâmes Stella et Benjamin, qui m’accablèrent des mêmes questions; la cloche du déjeuner sonna à grand bruit, et la belle Hécate, qui était fort nerveuse, accompagna d’un long hurlement ce signal du déjeuner. Le marquis et sa fille vinrent les derniers, sereins et bienveillants comme des Lire la suite...

Conclusion

Je montai dans la loge des hommes pour me débarrasser de mon domino. A peine y étais-je entré, que Stella vint résolument m’y rejoindre. Elle avait arraché vivement son masque; sa belle chevelure blond-cendré, naturellement ondée, s’était à demi répandue sur son épaule. Elle était pâle, elle tremblait; mais c’était une âme éminemment courageuse, quoique elle agît par expansion spontanée et d’une manière tout opposée, par conséquent, à celle de la Boccaferri. Lire la suite...

Valentine

I

La partie sud-est du Berry renferme quelques lieues d’un pays singulièrement pittoresque. La grande route qui le traverse dans la direction de Paris à Clermont étant bordée des terres les plus habitées, il est difficile au voyageur de soupçonner la beauté des sites qui l’avoisinent. Mais à celui qui, cherchant l’ombre et le silence, s’enfoncerait dans un de ces chemins tortueux et encaissés qui débouchent sur la route à chaque instant, bientôt se révéleraient de frais et calmes paysages, des prairies d’un vert tendre, des ruisseaux mélancoliques, des massifs d’aunes et de Lire la suite...

II

C’était une femme petite et mince qui, au premier abord, semblait âgée de vingt-cinq ans; mais, en la voyant de près, on pouvait lui en accorder trente sans craindre d’être trop libéral envers elle. Sa taille fluette et bien prise avait encore la grâce de la jeunesse; mais son visage, à la fois noble et joli, portait les traces du chagrin, qui flétrit encore plus que les années. Sa mise négligée, ses cheveux plats, son air calme, témoignaient assez l’intention de ne point aller à la fête. Mais dans la petitesse de sa pantoufle, dans l’arrangement décent et Lire la suite...

III

Mais au bout de quelques pas, le bidet, naturellement peu taillé pour la course, se ralentit; l’humeur irascible de Bénédict se calma et fit place à la honte et aux remords, et M. Lhéry s’endormit profondément.

Ils suivaient un de ces petits chemins verts qu’on appelle, en langage villageois, traînes; chemin si étroit que l’étroite voiture touchait de chaque côté les branches des arbres qui le bordaient, et qu’Athénaïs put se cueillir un gros bouquet d’aubépine en passant son bras, couvert d’un gant blanc, Lire la suite...

IV

C’étaient des garçons de la même classe que Bénédict, sauf la supériorité de l’éducation qu’il avait sur eux, et dont ils étaient plus portés à lui faire un reproche qu’un avantage. Plusieurs d’entre eux n’étaient pas sans prétentions à la main d’Athénaïs.

—Bonne prise ! s’écria celui qui était monté sur un tertre pour découvrir l’arrivée des voitures; c’est mademoiselle Lhéry, la beauté de la Vallée-Noire.

—Doucement, Simonneau ! celle-là me revient; je lui fais la cour depuis un an. Par droit d’ancienneté, s’il vous plaît ! Lire la suite...

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