Poésies René Ghil

René Ghilbert, dit René Ghil est né à Tourcoing le 27 septembre 1862 et mort à Niort le 15 septembre 1925. René Ghilbert est un poète symboliste français.

Son œuvre poétique, commencée en 1885 par le recueil Légendes d’âmes et de sangs, fut par la suite précisément architecturée en plusieurs tomes et parties, le tout sous le titre d’Œuvre.

C’était un poète ambitieux, féru de philosophie, soucieux de théoriser sur les couleurs des voyelles (avec une théorie différente de celle de Rimbaud). Il publia ainsi un Traité du verbe en 1886, avec un avant-dire de Stéphane Mallarmé, et en 1909 De la poésie scientifique.

 

Recueils de poèmes

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René Ghil, de son nom complet René François Ghilbert est un poète et un homme de sciences français. Il voit le jour le 27 septembre 1862 et décède le 15 septembre 1935 à Niort.

Une renommée contre Mallarmé

Les amateurs de littérature connaissent de René Ghil, l’entrain avec lequel il contredit Stéphane Mallarmé en 1888. Les deux hommes se rencontrent pourtant trois ans auparavant, lorsque Mallarmé félicite Ghil pour l’une de ses œuvres, son volume d’essai qui paraît en 1885. Les deux hommes entrent en conflit d’idée sur le sujet de l’idéalisme. Ghil relie ce dernier à un matérialisme métaphysique, en bon homme de science qu’il est, et inspiré par les idées de Charles Darwin. À partir de cette confrontation d’idée, René Ghil est considéré comme contre le « symbolisme ». Lire la suite...

Légendes d'âmes et de sangs

Un soir l’Orgue d’église aux spasmes des Violons
Montait loin sa douleur sourde en les râles longs :
Voix de genèse, Amour et Trépas, ô pleurs longs !
Un soir l’Orgue montait dans l’horreur des Violons…

Horreur ! la Terre pleure, et, grande Trisaïeule,
Par la vulve et l’ovaire aux ouvraisons de gueule
Ainsi qu’une en gésine appelle et meugle seule :
Horreur ! la Terre pleure et pousse, en sa Terreur,
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Poèmes séparés

Ma Triste, les oiseaux de rire
Même l’été ne voient pas
Au Mutisme de morts de glas
Qui vint aux grands rameaux élire

Tragique d’un passé d’empire
Un seul néant dans les amas
Plus ne songeant au vain soulas
Vers qui la ramille soupire.
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Oeuvres

Ah ! sur les terrasses en prenant nos épaules
longtemps, parmi la nuit d’étoiles à meurtrir
notre gloire, passons ! Mes Yeux pleurent les mondes
qu’ils n’ont point vus, et qu’ils ne verront pas : les ondes
de leur lumière où mon être mortel ne doit
s’épanouir, ouvert en la limite seule
de son expansion ! ouvert, pour qu’en émoi
le traverse le plus de la Matière-aïeule…
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Tuant, sur un sopha, sonneur des modes las,
Amant des rimes d’or rarissimes et vierges,
Dans les rêves le spleen, – du là-haut morne et gras,
Quand, lourde, ploq, pliq, ploq, ainsi qu’en l’eau, des verges,La pluie au long ennui plaque en les longs ruisseaux
Sa musique univoque, et que le morne arpège,
Pliq, ploq, pliq, – pliq, ploq, plaq, rumeur d’eau dans les eaux ;
S’exhale en des sourdeurs de pleur las qui s’allège, –
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Vie, et ride des eaux, depuis que hors l’amère
Navrure de ses Yeux son âme ne sourd plus,
De ses Yeux inlassés la Vieille aux os de pierre
Morne et roide regarde : et sa voix de prière
Très aigre, égrène au soir les avés des élus.A mesure qu’elle a, – spleen des angles rigides –
Sur elle plus uni ses deux mains aux longs os,
Sans pardon, hors du gel de ses deux Yeux algides
Tout a passé, par peur de leurs grands miroirs vides, –
Hivers haut enlunés de lune sur les eaux !…..
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Ainsi qu’une prière et qu’un ennui, soleilles –
Tu, lune pleine ! haut au haut des peupliers !
Tout a l’air d’eaux : et l’Homme inému des merveilles
Mène par la lumière, ayant l’amour des veilles,
Les pas las des Taureaux, Trois et loin réguliers.Traîneurs doux de l’aiguë et de la large herse,
Homme et Taureaux, la lune, aux pâles prés, les a
Mornes et seuls grandis : et la paix large, à verse
Molle, neige – : et, mouillé de l’impalpée averse,
L’équipage impavide et religieux va.
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Le Voeu de vivre

La Ville au loin monte des voeux immolateurs…

Par les vitres en haut, la Ville, – aux Yeux – à perte
Du sang pauvre qui heurte aux roideurs de l’aorte !
Monte haut des quadratures de pierre, et lourd
Le temps de dômes, ainsi qu’enserrant le rêve
Lourd-arrêté vers l’elliptique expansion
De ses Fatalités :

Et est plus haute sur les voies
Lointaines de ses rais qui tournoient, la Tour !
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Les images de l'homme

Menez-les, les
Chevaux du vent du Sud, à la rivière
Menez-les !… Dans l’entame de leurs plaies
Pareilles au sexe des vierges, les
Guerriers sanglants éteignent des tisons
Et mettent les aromates pilés :

Lui qui de tout tient le Milieu –
L’Homme-des-Sorts sait le Mot-dieu
Qui dompte le sang noir et les
Esprits aigus dans les poisons :…
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En m’en venant au tard de nuit
se sont éteintes les ételles :
ah ! que les roses ne sont-elles
tard au rosier de mon ennui
et mon Amante, que n’est-elle
morte en m’aimant dans un minuit.Pour m’entendre pleurer tout haut –
à la plus haute nuit de terre
le rossignol ne veut se taire :
et lui, que n’est-il moi plutôt
et son Amante ne ment-elle
et qu’il en meure dans l’ormeau.
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