Poèmes

Poésies François de Malherbe

Les destins sont vaincus, et le flux de mes larmes
De leur main insolente a fait tomber les armes ;
Amour en ce combat a reconnu ma foi ;
Lauriers, couronnez-moi.

Quel penser agréable a soulagé mes plaintes,
Quelle heure de repos a diverti mes craintes,
Tant que du cher objet en mon âme adoré
Le péril a duré ?
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Destins je le connais, vous avez arrêté
Qu’aux deux fils de mon roi se partage la terre,
Et qu’après le trépas ce miracle de guerre,
Soit encor adorable en sa postérité.

Leur courage aussi grand que leur prospérité,
Tous les fronts orgueilleux brisera comme verre :
Et qui de leurs combats attendra le tonnerre,
Aura le châtiment de sa témérité.
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N’égalons point cette petite,
Aux déesses que nous récite
L’histoire des siècles passés.
Tout cela n’est qu’une chimère :
Il faut dire pour dire assez,
Elle est belle comme sa mère.

 

François de Malherbe

C’est faussement qu’on estime,
Qu’il ne soit point de beautés,
Où ne se trouve le crime
De se plaire aux nouveautés.

Si Madame avait envie,
De brûler de feux divers,
Serait-elle pas suivie
Des yeux de tout l’univers ?
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Voici de ton Etat la plus grande merveille,
Ce fils où ta vertu reluit si vivement ;
Approche-toi, mon prince, et vois le mouvement
Qu’en ce jeune Dauphin la musique réveille.
Qui témoigna jamais une si juste oreille
A remarquer des tons le divers changement ?
Qui jamais à les suivre eut tant de jugement,
Ou mesura ses pas d’une grâce pareille ?
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Quoi donc, ma lâcheté sera si criminelle ?
Et les voeux que j’ai faits pourront si peu sur moi,
Que je quitte Madame, et démente la foi
Dont je lui promettais une amour éternelle ?
Que ferons-nous, mon coeur, avec quelle science,
Vaincrons-nous les malheurs qui nous sont préparés ?
Courrons-nous le hasard comme désespérés ?
Ou nous résoudrons-nous à prendre patience ?
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Et quoi donc ? la France féconde
En incomparables guerriers,
Aura jusqu’aux deux bouts du monde
Planté des forêts de lauriers,
Et fait gagner à ses armées
Des batailles si renommées,
Afin d’avoir cette douleur
D’ouïr démentir ses victoires,
Et nier ce que les histoires
Ont publié de sa valeur ?
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Quel astre malheureux ma fortune a bâtie ?
A quelles dures lois m’a le Ciel attaché,
Que l’extrême regret ne m’ait point empêché
De me laisser résoudre à cette départie ?
Quelle sorte d’ennuis fut jamais ressentie
Egale au déplaisir dont j’ai l’esprit touché ?
Qui jamais vit coupable expier son péché,
D’une douleur si forte, et si peu divertie ?
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Mopse, entre les devins l’Apollon de cet âge
Avait toujours fait espérer
Qu’un soleil qui naîtrait sur les rives du Tage,
En la terre du lis nous viendrait éclairer.

Cette prédiction semblait une aventure
Contre le sens et le discours,
N’étant pas convenable aux règles de nature
Qu’un soleil se levât où se couchent les jours.
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Trois ans déjà passés, théâtre de la guerre,
J’exerce de deux chefs les funestes combats,
Et fais émerveiller tous les yeux de la terre,
De voir que le malheur ne m’ose mettre à bas.

A la merci du Ciel en ces rives je reste,
Où je souffre l’hiver froid à l’extrémité,
Lors que l’été revient, il m’apporte la peste,
Et le glaive est le moins de ma calamité.
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