Poésie William Chapman

Les Aspirations

La froide nuit d’hiver plane sur les logis,
Et la neige étincelle et les astres flamboient.
Dans l’ombre, les vitraux d’église au loin rougeoient
Avec tout l’éclat pur et pompeux des rubis.

Depuis quelques instants les cloches carillonnent,
Et dans l’air glacial leur grande voix d’airain,
Dont l’écho va se perdre au fond du ciel serein,
Appelle les croyants aux temples qui rayonnent.
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  Au Révérend Père L.-M. Lejeune La tempête d’hiver fait rage. Il neige, il neige ; Et le grand bois, tordu par le vent qui l’assiège, D’instant en instant pousse un sourd rugissement. Il est nuit. Pas un astre au fond du firmament Ne rayonne. Il est nuit, et dans l’ombre les ormes Et les…

  À Sa Grandeur Monseigneur Bruchési I Au-dessus des embruns amers de l’Océan, Environné de fleurs vivaces et fécondes, Sur un escarpement qui domine les ondes, Resplendit au soleil un érable géant.  

  De grands nuages gris estompent l’horizon ; Le soleil jette à peine un regard à la terre ; Les feuilles et les fleurs roulent sur le gazon, Et le torrent gonflé gronde comme un tonnerre.  

  La mort n’existe pas. ― Quand l’astre-roi s’éteint Au ponant empourpré des reflets de sa robe, Quand le jour pâlissant à nos yeux se dérobe En noyant dans son sang radieux le lointain, C’est pour aller renaître à l’autre bout du globe.  

  La cité le contemple avec orgueil et joie ; Il ouvre aux travailleurs une nouvelle voie, Une plus vaste arène, un plus large horizon. Il eût émerveillé Rhodes, Ephèse et Rome… Et les lourds chariots et les bêtes de somme Auront pour ce géant le poids de l’oisillon.  

  À l’honorable M. A.-R. Angers ancien gouverneur de la province de Québec Voilé par un bosquet, loin de tout œil profane, C’est l’asile du rêve et du recueillement. Que le printemps éclose, ou que l’été se fane, Seul, par moments, le bruit du fleuve diaphane Rompt le calme embaumé de cet endroit charmant.  

  À M.-E. Morrier Un régiment anglais marchait sur Saint-Eustache, Où Chénier, insurgé sans peur comme sans tache, Retranché dans l’église avec cent paroissiens, Soldats improvisés dignes des temps anciens, Attendait, l’arme au poing, l’approche de Colborne.  

  C’était le soir d’un jour de fête, La fête du Saint-Sacrement. Sur chaque toit, sur chaque faîte Des drapeaux flottaient mollement.  

  Sous un abri grossier que le charbon enfume, Dans un recoin rougi d’une chaude lueur, La manche retroussée et le front en sueur, Le vaillant forgeron frappe sur son enclume.  

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