Les Fleurs de givre

Les Fleurs de givre par William Chapman

Le recueil de poésie écrit par le poète canadien William Chapman.

Les Fleurs de givre

 

 

Poésie William Chapman

Souvent, lorsque la nuit de mai pâle et pensive
Envahit les grands flots du Fleuve qui s’endort,
Écartant de la main la branche ou l’ajonc d’or,
Je vais, distrait, fouler le sable de la rive.

Tour à tour l’œil au ciel et sur l’eau fugitive
Qui reflète en son calme azur les pins du Nord,
J’aime à voir vers le sud cingler la nef massive
Dont l’inlassable vol nargue en mer tout essor.
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Membre de l’Académie française

Sans avoir contemplé la plage où sont éclos
Tes poèmes vibrants d’amour et d’espérance,
Maître, depuis longtemps je connais la Provence,
Sa Lyre aux larges vers, son Rhône aux larges flots.

Ton cher pays me hante, et, malgré la distance,
Je perçois le soleil qui dore ses tombeaux ;
J’entends la grande voix du mistral sur les baus,
Je hume la lavande au bord de la Durance.
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À l’occasion de son retour d’Europe.

Quand le drapeau français, que la gloire illumine,
S’envola du sommet de nos murs en ruine,
Au milieu des navrants sanglots d’un peuple enfant,
Que l’Amérique avait toujours vu triomphant,
Aux bords du Saint-Laurent, dédaignés de Voltaire
Et convoités depuis cent ans par l’Angleterre,

Nos ancêtres n’étaient que soixante milliers
De soldats défricheurs sans pain et sans souliers.
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Poème lu par l’auteur devant la statue de Montcalm, à
Québec, le 16 octobre 1911.

Tout près d’ici, tout près du sol que nous foulons,
Altier comme Québec debout sur sa falaise,
Plein du feu des Klébers et des Timoléons,
En voulant rallier ses fougueux bataillons,
Montcalm tomba, frappé par une balle anglaise.
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À bord de la Bretagne, ce 6 décembre 1909.

De l’occident brumeux, subitement surgi,
Le vent râle, le vent meugle, le vent mugit
À travers l’infini de l’Océan qui bave
Et roule autour de nous plus d’une sombre épave.
Le vent pleure, le vent siffle, le vent rugit,
Et sous ses lourds assauts le vaste flot, rougi
Par le dernier lambeau du soleil qui se couche,
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La tempête a fermé son aile furibonde,
Qui tout à l’heure encor fouettait les matelots ;
La rafale du large étouffe ses sanglots ;
Mais la vague toujours déferle, écume et gronde.

La nuit tombe. Vers l’est pâli l’étoile blonde
S’allume comme un phare illuminant les eaux.
À terre tout se tait, la brise, les oiseaux,
La charmille touffue et la forêt profonde.
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La nuit pâle s’enfuit ; l’étoile d’or s’éteint.
Dans les joncs somnolents s’éveillent des bruits vagues.
La mer blanchissante a des frou-frous de satin
Sur les galets polis et clairs comme des bagues.

Dans l’anse tout s’anime, hommes, bateaux et dragues.
Sur la dune, grisé de l’arôme du thym,
Le bouvreuil se querelle avec l’écho mutin.
La mauve et le pétrel rasent le pli des vagues.
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Retour de pêche

À Henri d’Arles.

Regardez, tout là-bas ! On voit ― blanches mouettes
Se profilant au bord de l’horizon mouvant ―
Lentement émerger douze voiles coquettes
Sous l’haleine légère et folâtre du vent.

Les fiers Gaspésiens reviennent de la pêche
Qui les a tout le jour retenus loin du bord.
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À bord de la Provence, ce 5 octobre 1909.

Depuis hier le vent du nord souffle en tempête :
Sous son fouet glacial les flots tordent leur crête
Et poussent, éperdus, d’horribles meuglements ;
Partout, autour de nous, des abîmes fumants
Se creusent, des sommets mouvants et blancs d’écume
Se dressent à travers les réseaux de la brume.
Depuis hier le vent déchire en mugissant
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Le gel a flétri les rameaux
Des érables et des ormeaux
De nos bocages.
Un frisson de mort a passé.
Et le vent fauve et courroucé
Tord les branchages

Au creux des sillons assoupis
On ne voit plus tomber d’épis.
Les nids sont vides ;
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