Poésie Victor Hugo

Les châtiments Livre V

I
Il neigeait. On était vaincu par sa conquête.
Pour la première fois l’aigle baissait la tête.
Sombres jours ! l’empereur revenait lentement,
Laissant derrière lui brûler Moscou fumant.
Il neigeait. L’âpre hiver fondait en avalanche.
Après la plaine blanche une autre plaine blanche.
On ne connaissait plus les chefs ni le drapeau.
Hier la grande armée, et maintenant troupeau.
On ne distinguait plus les ailes ni le centre :
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Le plus haut attentat que puisse faire un homme,
C’est de lier la France ou de garrotter Rome ;
C’est, quel que soit le lieu, le pays, la cité,
D’ôter l’âme à chacun, à tous la liberté.
Dans la curie auguste entrer avec l’épée,
Assassiner la loi dans son temple frappée,
Mettre aux fers tout un peuple, est un crime odieux
Que Dieu calme et rêveur ne quitte pas des yeux.
Dès que ce grand forfait est commis, point de grâce ;
La Peine au fond des cieux, lente, mais jamais lasse,
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Elle ne connaissait ni l’orgueil ni la haine ;
Elle aimait ; elle était pauvre, simple et sereine ;
Souvent le pain qui manque abrégeait son repas.
Elle avait trois enfants, ce qui n’empêchait pas
Qu’elle ne se sentît mère de ceux qui souffrent.
Les noirs événements qui dans la nuit s’engouffrent,
Les flux et les reflux, les abîmes béants,
Les nains, sapant sans bruit l’ouvrage des géants,
Et tous nos malfaiteurs inconnus ou célèbres,
Ne l’épouvantaient point ; derrière ces ténèbres,
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I
Maintenant il se dit : l’empire est chancelant ;
La victoire est peu sûre.
Il cherche à s’en aller, furtif et reculant.
Reste dans la masure !Tu dis : le plafond croule. Ils vont, si l’on me voit,
Empêcher que je sorte.
N’osant rester ni fuir, tu regardes le toit,
Tu regardes la porte ;
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Le chant de ceux qui s’en vont sur la mer

– AIR BRETON –

Adieu, patrie !
L’Onde est en furie.
Adieu, Patrie,
Azur !

Adieu, maison, treille au fruit mûr,
Adieu, les fleurs d’or du vieux mur !

Adieu, patrie !
Ciel, forêt, prairie !

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Le Progrès, calme et fort et toujours innocent,
Ne sait pas ce que c’est que de verser le sang.
Il règne, conquérant désarmé, quoiqu’on fasse.
De la hache et du glaive il détourne sa face,
Car le doigt éternel écrit dans le ciel bleu
Que la terre est à l’homme et que l’homme est à Dieu ;
Car la force invincible est la force impalpable.
Peuple, jamais de sang ! – Vertueux ou coupable,
Le sang qu’on a versé monte des mains au front.
Quand sur une mémoire, indélébile affront,
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Ces hommes passeront comme un ver sur le sable.
Qu’est-ce que tu ferais de leur sang méprisable ?
Le dégoût rend clément.
Retenons la colère âpre, ardente, électrique.
Peuple, si tu m’en crois, tu prendras une trique
Au jour du châtiment.Ô de Soulouque-deux burlesque cantonade !
Ô ducs de Trou-Bonbon, marquis de Cassonade,
Souteneurs du larron,
Vous dont la Poésie, ou sublime ou mordante,

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On est Tibère, on est Judas, on est Dracon ;
Et l’on a Lambessa n’ayant plus Montfaucon.
On forge pour le peuple une chaîne ; on enferme,
On exile, on proscrit le penseur libre et ferme ;
Tout succombe. On comprime élans, espoirs, regrets,
La liberté, le droit, l’avenir, le progrès,
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Ô drapeau de Wagram ! ô pays de Voltaire !
Puissance, liberté, vieil honneur militaire,
Principes, droits, pensée, ils font en ce moment
De toute cette gloire un vaste abaissement.
Toute leur confiance est dans leur petitesse.
Ils disent, se sentant d’une chétive espèce :
– Bah ! nous ne pesons rien ! régnons. – Les nobles cœurs !
Ils ne savent donc pas, ces pauvres nains vainqueurs,
Sautés sur le pavois du fond d’une caverne,
Que lorsque c’est un peuple illustre qu’on gouverne,
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LA RAISON
Moi, je me sauve.LE DROIT
Adieu ! je m’en vais.

L’HONNEUR
Je m’exile.

ALCESTE
Je vais chez les Hurons leur demander asile.

LA CHANSON
J’émigre. Je ne puis souffler mot, s’il vous plaît.

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