Poésie Victor Hugo

Les châtiments Livre VI

« Amis et Frères ! en présence de ce gouvernement infâme, négation de
toute morale, obstacle à tout progrès social, en présence de ce
gouvernement meurtrier du peuple et violateur des lois, de ce
gouvernement né de la force, et qui doit périr par la force, de ce
gouvernement élevé par le crime et qui doit être terrassé par le droit,
le Français digne du nom de citoyen ne sait pas, ne veut pas savoir
s’il y a quelque part des semblants de scrutin, des comédies de
suffrage universel et des parodies d’appel à la nation ; il ne
s’informe pas s’il y a des hommes qui votent et des hommes qui font
voter, s’il y a un troupeau qu’on appelle le Sénat et qui délibère et
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Apportez vos chaudrons, sorcières de Shakespeare
Sorcières de Macbeth, prenez-moi tout l’empire,
L’ancien et le nouveau ; sur le même réchaud
Mettez le gros Berger et le comte Frochot,
Maupas avec Réal, Hullin sur Espinasse,
La Saint-Napoléon avec la Saint-Ignace,
Fould et Maret, Fouché gâté, Troplong pourri,
Retirez Austerlitz, ajoutez Satory,
Penchez-vous, crins épars, œil ardent, gorge nue,
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Il te ressemble ; il est terrible et pacifique.
Il est sous l’infini le niveau magnifique ;
Il a le mouvement, il a l’immensité.
Apaisé d’un rayon et d’un souffle agité,
Tantôt c’est l’harmonie et tantôt le cri rauque.
Les monstres sont à l’aise en sa profondeur glauque ;
La trombe y germe ; il a des gouffres inconnus
D’où ceux qui l’ont bravé ne sont pas revenus ;
Sur son énormité le colosse chavire ;
Comme toi le despote, il brise le navire ;
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Quand tout se fait petit, femmes, vous restez grandes.
En vain, aux murs sanglants accrochant des guirlandes,
Ils ont ouvert le bal et la danse ; ô nos sœurs,
Devant ces scélérats transformés en valseurs,
Vous haussez, – châtiment ! – vos charmantes épaules.
Votre divin sourire extermine ces drôles.
En vain leur frac brodé scintille, en vain, brigands,
Pour vous plaire ils ont mis à leurs griffes des gants,
Et de leur vil tricorne ils ont doré les ganses,
Vous bafouez ces gants, ces fracs, ces élégances,
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Réveillez-vous, assez de honte !
Bravez boulets et biscayens.
Il est temps qu’enfin le flot monte,
Assez de honte, citoyens !
Troussez les manches de la blouse ;
Les hommes de quatre-vingt-douze
Affrontaient vingt rois combattants.
Brisez vos fers, forcez vos geôles !
Quoi ! vous avez peur de ces drôles
Vos pères bravaient les Titans !
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Ô temps miraculeux ! ô gaietés homériques ! Ô rires de l’Europe et des deux Amériques ! Croûtes qui larmoyez ! bons Dieux mal accrochés Qui saignez dans vos coins ! madones qui louchez ! Phénomènes vivants ! ô choses inouïes ! Candeurs ! énormités au jour épanouies ! Le goudron déclaré fétide par le…

Nous nous promenions parmi les décombres, A Rozel Tower, Et nous écoutions les paroles sombres Que disait la mer.

Prions ! voici l’ombre sereine. Vers toi, grand Dieu, nos yeux et nos bras sont levés. Ceux qui t’offrent ici leurs larmes et leur chaîne Sont les plus douloureux parmi les éprouvés. Ils ont le plus d’honneur ayant le plus de peine.

Ces femmes qu’on envoie aux lointaines bastilles, Peuple, ce sont tes sœurs, tes mères et tes filles ! Ô peuple, leur forfait, c’est de t’avoir aimé ! Paris sanglant, courbé, sinistre, inanimé, Voit ces horreurs et garde un silence farouche.

Donc c’est fait. Dût rugir de honte le canon, Te voilà, nain immonde, accroupi sur ce nom ! Cette gloire est ton trou, ta bauge, ta demeure ! Toi qui n’as jamais pris la fortune qu’à l’heure, Te voilà presque assis sur ce hautain sommet ! Sur le chapeau d’Essling tu plantes ton plumet ;…

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