Les châtiments Livre I

Poésie Victor Hugo

Ô cadavres, parlez ! quels sont vos assassins ?
Quelles mains ont plongé ces stylets dans vos seins ?
Toi d’abord, que je vois dans cette ombre apparaître,
Ton nom ? – Religion. – Ton meurtrier ? – Le prêtre.
– Vous, vos noms ? – Probité, Pudeur, Raison, Vertu.
– Et qui vous égorgea ? – L’Église. – Toi, qu’es-tu ?
– Je suis la Foi publique. – Et qui t’a poignardée ?
– Le Serment. – Toi. qui dors de ton sang inondée ?
– Mon nom était Justice. – Et quel est ton bourreau ?
– Le juge. – Et toi, géant, sans glaive en ton fourreau,
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C’est la nuit ; la nuit noire, assoupie et profonde.
L’ombre immense élargit ses ailes sur le monde.
Dans vos joyeux palais gardés par le canon,
Dans vos lits de velours, de damas, de linon,
Sous vos chauds couvre-pieds de martres zibelines,
Sous le nuage blanc des molles mousselines,
Derrière vos rideaux qui cachent sous leurs plis
Toutes les voluptés avec tous les oublis,
Aux sons d’une fanfare amoureuse et lointaine,
Tandis qu’une veilleuse, en tremblant, ose à peine
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La femelle ? elle est morte.
Le mâle ? un chat l’emporte
Et dévore ses os.
Au doux nid qui frissonne
Qui reviendra ? personne.
Pauvres petits oiseaux !

Le pâtre absent par fraude !
Le chien mort ! le loup rôde,
Et tend ses noirs panneaux ;
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Des sabres sont partout posés sur les provinces.
L’autel ment. On entend ceux qu’on nomme les princes
Jurer, d’un front tranquille et sans baisser les yeux,
De faux serments qui font, tant ils navrent les âmes,
Tant ils sont monstrueux, effroyables, infâmes,
Remuer le tonnerre endormi dans les cieux.

Les soldats ont fouetté des femmes dans les rues.
Où sont la liberté, la vertu ? disparues !
Dans l’exil ! dans l’horreur des pontons étouffants !
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Oh ! je sais qu’ils feront des mensonges sans nombre
Pour s’évader des mains de la Vérité sombre ;
Qu’ils nieront, qu’ils diront : ce n’est pas moi, c’est lui !
Mais, n’est-il pas vrai, Dante, Eschyle, et vous, prophètes ?
Jamais, du poignet des poètes,
Jamais, pris au collet, les malfaiteurs n’ont fui.
J’ai fermé sur ceux-ci mon livre expiatoire ;
J’ai mis des verrous à l’histoire ;
L’histoire est un bagne aujourd’hui.
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Courtisans ! attablés dans la splendide orgie,
La bouche par le rire et la soif élargie,
Vous célébrez César très-bon, très-grand, très-pur ;
Vous buvez, apostats à tout ce qu’on révère,
Le chypre à pleine coupe et la honte à plein verre…
Mangez, moi je préfère,
Vérité, ton pain dur.

Boursier qui tonds le peuple, usurier qui le triches,
Gais soupeurs de Chevet, ventrus, coquins et riches,
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I

L’art, c’est la gloire et la joie ;
Dans la tempête il flamboie,
Il éclaire le ciel bleu.
L’art, splendeur universelle,
Au front du peuple étincelle
Comme l’astre au front de Dieu.

L’art est un chant magnifique
Qui plaît au cœur pacifique,
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On lit dans les Annales de la Propagation de la Foi : « Une lettre de Hong Kong (Chine), en date du 24 juillet 1852. nous annonce que M. Bonnard, missionnaire du Tong-King a été décapité pour la foi le ler mai dernier. « Ce nouveau martyr était né dans le diocèse de Lyon et appartenait à la Société des Missions étrangères. Il était parti pour le Tong-King en 1849. »

I

Ô saint prêtre ! grande âme ! oh ! je tombe à genoux !
Jeune, il avait encor de longs jours parmi nous ;
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« Vraiment, notre siècle est étrangement délicat. S’imagine-t-il donc que la cendre des bûchers soit totalement éteinte ? qu’il n’en soit pas resté le plus petit tison pour allumer une seule torche ? Les insensés ! en nous appelant jésuites, ils croient nous couvrir d’opprobre ! Mais ces jésuites leur réservent la censure, un bâillon et du feu… Et, un jour, ils seront les maîtres de leurs maîtres.»

Le Père Roothaan, général des jésuites, à la conférence de Chiéri.
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Prêtre, ta messe, écho des feux de peloton,
Est une chose impie.
Derrière toi, le bras ployé sous le menton,
Rit la mort accroupie.

Prêtre, on voit frissonner, aux cieux d’où nous venons,
Les anges et les vierges
Quand un évêque prend la mèche des canons
Pour allumer les cierges.
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