Poésie Tristan Corbiere

Les Amours jaunes

Comme il était bien, Lui, ce Jeune plein de sève ! Apre à la vie O Gué !… et si doux en son rêve. Comme il portait sa tête ou la couchait gaîment ! Hume-vent à l'amour !… qu'il passait tristement.

L'oeil tué n'est pas mort Un coin le fend encor Encloué je suis sans cercueil On m'a planté le clou dans l'oeil L'oeil cloué n'est pas mort Et le coin entre encor

Si j'étais noble Faucon, Tournoîrais sur ton balcon… – Taureau : foncerais ta porte… – Vampire : te boirais morte… Te boirais !

Et vous viendrez alors, imbécile caillette, Taper dans ce miroir clignant qui se paillette D'un éclis d'or, accroc de l'astre jaune, éteint. Vous verrez un bijou dans cet éclat de tain.

Rose, rose-d'amour vannée, Jamais fanée, Le rouge-fin est ta couleur, O fausse-fleur !

La dent de ton Erard, râtelier osanore, Et scie et broie à cru, sous son tic-tac nerveux, La gamme de tes dents, autre clavier sonore… Touches qui ne vont pas aux cordes des cheveux !

Que me veux-tu donc, femme trois fois fille ?… oi qui te croyais un si bon enfant ! – De l'amour?… – Allons : cherche, apporte, pille ! 'aimer aussi, toi ! .., moi qui t'aimais tant.

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