Poésie Tristan Corbiere

Sables de vieux os – Le flot râle Des glas : crevant bruit sur bruit … – Palud pâle, où la lune avale De gros vers, pour passer la nuit.

Lui qui sifflait si haut, son petit air de tête, Etait plat près de moi ; je voyais qu'il cherchait… Et ne trouvait pas, et… j'aimais le sentir bête, Ce héros qui n'a pas su trouver qu'il m'aimait.

C'est la mer : – calme plat – et la grande marée, Avec un grondement lointain, s'est retirée. Le flot va revenir, se roulant dans son bruit. Entendez-vous gratter les crabes de la nuit ?

Qu'ils se payent des républiques, Hommes libres ! – carcan au cou – Qu'ils peuplent leurs nids domestiques !… – Moi je suis le maigre coucou.

Vois aux cieux le grand rond de cuivre rouge luire, Immense casserole où le Bon Dieu fait cuire La manne, l'arlequin, l'éternel plat du jour. C'est trempé de sueur et c'est poivré d'amour.

Ici reviendra la fleurette blême Dont les renouveaux sont toujours passés… Dans les coeurs ouverts, sur les os tassés, Une folle brise, un beau jour, la sème…

Non… Mon coeur te sent là, Petite, Qui dors pour me laisser plus vite Passer ma nuit, si longue encor, Sur le pavé comme un rat mort…

ousse : il est donc marin, ton père ?… – Pêcheur. Perdu depuis longtemps. En découchant d'avec ma mère, Il a couché dans les brisants …

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