Œuvres poétiques

L'infidélité me déplaît, Et mon amour juge qu'elle est Le plus noir crime de la terre. Lorsque les dieux firent venir Les premiers éclats du tonnerre, Ce ne fut que pour la punir.

Mon âme est triste et ma face abattue, Je n'en puis plus, ta disgrâce me tue. Crois que je t'aime et que pour te fâcher J'ai ton plaisir et mon repos trop cher; Que si je viens jamais à te déplaire,

Aussi souvent qu'Amour fait penser à mon âme Combien il mit d'attraits dans les yeux de ma Dame, Combien c'est de l'honneur d'aimer en si bon lieu, Je m'estime aussi grand et plus heureux qu'un dieu. Amarante, Philis, Caliste, Pasithée,

Enfin guéri d'une amitié funeste, A mon esprit désormais il ne reste Qu'un sentiment de juste déplaisir D'avoir langui d'un si mauvais désir. Bien malheureux d'avoir dans la pensée

Chère Philis, j'ai bien peur que tu meures Dans ce désert si triste où tu demeures. Hélas! quel sort te peut là retenir? A quoi se peut ton âme entretenir? Ta fantaisie est-elle point passée?

Connais-tu ce fâcheux qui contre la Fortune Aboie impudemment comme un chien à la Lune? Et qui voudrait, ce semble, en détourner le cours Par l'importunité d'un outrageux discours? D'une sotte malice en son âme il s'afflige

Qui que tu sois, de grâce, écoute ma satire. Si quelque humeur joyeuse autre part ne t'attire, Aime ma hardiesse, et ne t'offense point De mes vers dont l'aigreur utilement te point. Toi que les éléments ont fait d'air et de boue,

Je ne m'y puis résoudre, excuse-moi de grâce, Ecrivant pour autrui je me sens tout de glace; Je te promis, chez toi, des vers pour un amant Qui se veut faire aider à peindre son tourment; Mais pour lui satisfaire, et bien peindre sa flamme,

Déjà trop longuement la paresse me flatte, Et je sens qu'à la fin elle devient ingrate; J'ai donné trop de temps à mon propre plaisir, Pour trop de liberté j'ai manqué de loisir: Je veux effrontément avecque mon salaire,

Quand la Divinité, qui formait ton essence, Vit arriver le temps au point de ta naissance, Elle choisit au ciel son plus heureux flambeau Et mit dans un beau corps un esprit assez beau. La trempe que tu pris en arrivant au monde

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