Les caprices

Dans ce Vallon ne cherchez pas des fleurs,
Ou bien un vol d’insectes vers la nue
Ou le babil des oiseaux querelleurs.
Non, frémissant d’une horreur inconnue

Jusqu’en ses os, la Terre est toute nue.
Rien. C’est le deuil, le silence, la mort,
Et sur le sol, par un constant effort,
Les ouragans ont jeté leur ravage;
Mais sous le vent avide qui le mord,
Ici grandit un lys pur et sauvage.

 

Les caprices

Théodore de Banville

Çà, qu’on me laisse, Amour, petit maraud.
Va! donne-moi la paix; je veux écrire,
A la façon de mon aïeul Marot,
Qui dans son temps n’eut jamais de quoi frire,
Quelques Dizains, car il est temps de rire.

Donc, loin de moi le vulgaire odieux!
Et d’un vaillant effort, s’il plaît aux Dieux,
J’en veux polir, dans mes rimes hardies,
Autant qu’Homère, esprit mélodieux,
En son poëme a fait de rhapsodies.

 

Les caprices

Théodore de Banville

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