Les solitudes

Heureuses les lèvres de chair ! Leurs baisers se peuvent répondre ; Et les poitrines pleines d'air ! Leurs soupirs se peuvent confondre.

Seras-tu de l'amour l'éternelle pâture ? A quoi te sert la volonté, Si ce n'est point, ô coeur, pour vaincre ta torture, Et dans la paix enfin, plus fort que la nature, T'asseoir sur le désir dompté,

À vingt ans on a l'oeil difficile et très fier : On ne regarde pas la première venue, Mais la plus belle ! Et, plein d'une extase ingénue, On prend pour de l'amour le désir né d'hier.

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