Poésie Petrus Borel

Recueils de poèmes

Rhapsodies

Tout meurt.

Gérard

Le monde est un pipeur…

Imitation de J.-C. traduction en vers de P. Corneille.

La mort sert de morale aux fables de la vie.
La vie est un champ clos de milliaires semé,
Où souvent le champion se brise tout armé

À l’unième… Or, voilà le destin que j’envie !
Le monde est une mer où l’humble caboteur,

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À Philadelphe O’Neddy, poète

L’un se fait comte au bas d’un madrigal ;
Celui-ci, marquis dans un almanach.

Mercier.

J’ai caressé la mort, riant au suicide,
Souvent et volontiers quand j’étais plus heureux ;
De ma joie ennuyé je la trouvais aride,

J’étais las d’un beau ciel et d’un lit amoureux.
Le bonheur est pesant, il assoupit notre âme.
Il étreint notre cœur d’un cercle étroit de fer ;

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J’habite la montagne et j’aime à la vallée.
LE VICOMTE D’ARLINCOURT.

Ô toi, dont j’avais fait l’emplette
Pour danse au bois neige-noisette !
L’as-tu toujours, ma Jeanneton,
Ton jupon blanc, ton blanc jupon ?

Pour quelque muscadin, matière à comédie,
Ne va pas m’oublier dans ce coquet bazar,
Où tu trône au comptoir. Colombine hardie !
Perçant l’horizon gris d’un oeil au vif regard,

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À LÉON CLOPET, architecte.

“Voici, je m’en vais faire une chose nouvelle
qui viendra en avant ; et les bêtes des champs,
les dragons et les chats-huants me glorifieront.”
La Bible.

Quand ton Petrus ou ton Pierre
N’avait pas même une pierre
Pour se poser, l’oeil tari,
Un clou sur un mur avare
Pour suspendre sa guitare, –
Tu me donnas un abri.
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La faim mit au tombeau Malfilâtre ignoré.
GILBERT.

À mon air enjoué, mon rire sur la lèvre,
Vous me croyez heureux, doux, azyme et sans fièvre,
Vivant, au jour le jour, sans nulle ambition,
Ignorant le remords, vierge d’affliction ;

À travers les parois d’une haute poitrine,
Voit-on le coeur qui sèche et le feu qui le mine ?
Dans une lampe sourde on ne saurait puiser
Il faut, comme le coeur, l’ouvrir ou la briser.
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Isolement
à Gérard, poète

Sous le soleil torride au beau pays créole,
Où l’Africain se courbe au bambou de l’Anglais,
Encontre l’ouragan, le palmier qui s’étiole
Aux bras d’une liane unit son bois épais.

En nos antiques bois, le gui, saint parasite,
Au giron d’une yeuse et s’assied et s’endort ;
Mêlant sa fragile herbe, et subissant le sort
Du tronc religieux qui des autans l’abrite.
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Hymne au soleil
À André Borel.

Pauvre bougre !
JULES JANIN.

Là dans ce sentier creux, promenoir solitaire
De mon clandestin mal,
Je viens tout souffreteux, et je me couche à terre
Comme un brute animal.

Je viens couver ma faim, la tête sur la pierre,
Appeler le sommeil.

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