Poèmes saturniens

C'est plutôt le sabbat du second Faust que l'autre. Un rhythmique sabbat, rhythmique, extrêmement Rhythmique. – Imaginez un jardin de Lenôtre, Correct, ridicule et charmant.

Le couchant dardait ses rayons suprêmes Et le vent berçait les nénuphars blêmes ; Les grands nénuphars entre les roseaux Tristement luisaient sur les calmes eaux. Moi j'errais tout seul, promenant ma plaie

Leurs jambes pour toutes montures, Pour tous biens l'or de leurs regards, Par le chemin des aventures Ils vont haillonneux et hagards.

La nuit. La pluie. Un ciel blafard que déchiquette De flèches et de tours à jour la silhouette D'une ville gothique éteinte au lointain gris. La plaine. Un gibet plein de pendus rabougris Secoués par le bec avide des corneilles

L'Océan sonore Palpite sous l'oeil De la lune en deuil Et palpite encore,

J'ai vu passer dans mon rêve – Tel l'ouragan sur la grève, – D'une main tenant un glaive Et de l'autre un sablier, Ce cavalier

La lune plaquait ses teintes de zinc Par angles obtus. Des bouts de fumée en forme de cinq Sortaient drus et noirs des hauts toits pointus.

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