Nous jetâmes l'ancre, Madame, Devant l'île Bourbon A l'heure où la nuit sent si bon Qu'elle vous troublait l'âme.
Ô poète, à quoi bon chercher Des mots pour son délire ? Il n'y a qu'au bois de ta lyre Que tu l'as su toucher.
Ô mer, toi que je sens frémir A travers la nuit creuse, Comme le sein d'une amoureuse Qui ne peut pas dormir ;
Molle rive dont le dessin Est d'un bras qui se plie, Colline de brume embellie Comme se voile un sein,
Me rendras-tu, rivage basque, Avec l'heur envolé Et tes danses dans l'air salé, Deux yeux, clairs sous le masque.
Le sonneur se suspend, s'élance, Perd pied contre le mur, Et monte : on dirait un fruit mûr Que la branche balance.
Le microbe : Botulinus Fut, dans ses exercices, Découvert au sein des saucisses Par un Alboche en us.
L'hiver bat la vitre et le toit. Il fait bon dans la chambre, A part cette sale odeur d'ambre Et de plaisir. Mais toi,
La vie est plus vaine une image Que l'ombre sur le mur. Pourtant l'hiéroglyphe obscur Qu'y trace ton passage
Le coucou chante au bois qui dort. L'aurore est rouge encore, Et le vieux paon qu'Iris décore Jette au loin son cri d'or.