Dixains

Poésie Paul-Jean Toulet

Sur le canal Saint-Martin glisse,
Lisse et peinte comme un joujou,
Une péniche en acajou,
Avec ses volets à coulisse, Sur le canal Saint-Martin glisse
Sur le canal Saint-Martin glisse,
Lisse et peinte comme un joujou,
Une péniche en acajou,
Avec ses volets à coulisse,
Un caillebot au minium,
Et deux pots de géranium
Pour la Picarde, en bas, qui trôle.
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Puisque tes jours ne t’ont laissé
Qu’un peu de cendre dans la bouche,
Avant qu’on ne tende la couche
Où ton coeur dorme, enfin glacé,
Retourne, comme au temps passé,
Cueillir, près de la dune instable,
Le lys qu’y courbe un souffle amer,
– Et grave ces mots sur le sable :
Le rêve de l’homme est semblable
Aux illusions de la mer.

Dixains
Paul-Jean Toulet

” – Non, ce taxi, quelle charrette.
C’est sous les toits, votre entresol ?
Je t’aime… Oui c’est un tournesol…
Si tu savais comme il me traite :
Des claques voilà mes cadeaux !
Je croyais n’être jamais prête.
… Ça ? C’est moi. Laissez les rideaux. ”
” – Le coeur vous est bien en dentelle. ”
” – Mais il faut une heure ” dit-elle
” Rien qu’à me lacer dans le dos. ”

Dixains
Paul-Jean Toulet

Nane, as-tu gardé souvenir
Du Panthéon-Place Courcelle
Qui roulait à cris de crécelle,
Sans au but jamais parvenir ;
Du jour où te sculptait la brise
Sous ta jupe noire et cerise ;
De l’impériale au banc haut,
Où se scandait comme un ïambe
La glissade avec le cahot,
– Et du vieux qui lorgnait tes jambes ?

Dixains
Paul-Jean Toulet

Industrieux fils de Dédale
Qui ressuscitez dans Paris –
Pourquoi, j’y entrave que dale –
Tant de singes en vain péris ;
Et de quoi sert que Dieu les tue
Si vous nous fichez leur statue ?
Il faut vivre, se faire un nom.
– Eh ! Qui de savoir s’évertue,
Par la racine ou non,
Comment vous mangez la laitue.

Dixains
Paul-Jean Toulet

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