Poésie Jean-Pierre Claris de Florian

Les Fables Livre 1

Que je te plains, petite plante !
Disait un jour le lierre au thym :
Toujours ramper, c’est ton destin ;
Ta tige chétive et tremblante
Sort à peine de terre, et la mienne dans l’air,
Unie au chêne altier que chérit Jupiter,
S’élance avec lui dans la nue.
Il est vrai, dit le thym, ta hauteur m’est connue ;
Je ne puis sur ce point disputer avec toi :
Mais je me soutiens par moi-même ;

Lire la suite...

Un bon mari, sa femme, et deux jolis enfants,
Coulaient en paix leurs jours dans le simple ermitage
Où, paisibles comme eux, vécurent leurs parents.
Ces époux, partageant les doux soins du ménage,
Cultivaient leur jardin, recueillaient leurs moissons,
Et le soir, dans l’été soupant sous le feuillage,
Dans l’hiver devant leurs tisons,
Ils prêchaient à leurs fils la vertu, la sagesse,

Lire la suite...

La mort, reine du monde, assembla certain jour,
Dans les enfers, toute sa cour.
Elle voulait choisir un bon premier ministre
Qui rendît ses états encor plus florissants.
Pour remplir cet emploi sinistre,
Du fond du noir Tartare avancent à pas lents
La fièvre, la goutte et la guerre.
C’étaient trois sujets excellents ;
Tout l’enfer et toute la terre
Rendaient justice à leurs talents.

Lire la suite...

Chloé, jeune, jolie, et surtout fort coquette,
Tous les matins, en se levant,
Se mettait au travail, j’entends à sa toilette ;
Et là, souriant, minaudant,
Elle disait à son cher confident
Les peines, les plaisirs, les projets de son âme.
Une abeille étourdie arrive en bourdonnant.
Au secours ! Au secours ! Crie aussitôt la dame :
Venez, Lise, Marton, accourez promptement ;
Chassez ce monstre ailé. Le monstre insolemment

Lire la suite...

Colin gardait un jour les vaches de son père ; Colin n'avait pas de bergère, Et s'ennuyait tout seul. Le garde sort du bois : Depuis l'aube, dit-il, je cours dans cette plaine Après un vieux chevreuil que j'ai manqué deux fois Et qui m'a mis tout hors d'haleine. Il vient de passer par là…

Deux frères jardiniers avoient par héritage Un jardin dont chacun cultivait la moitié ; Liés d'une étroite amitié, Ensemble ils faisaient leur ménage. L'un d'eux, appelé Jean, bel esprit, beau parleur, Se croyait un très grand docteur ; Et Monsieur Jean passait sa vie À lire l'almanach, à regarder le temps

Un chien vendu par son maître Brisa sa chaîne, et revint Au logis qui le vit naître. Jugez de ce qu'il devint Lorsque, pour prix de son zèle, Il fut de cette maison

Autrefois dans Bagdad le calife Almamon Fit bâtir un palais plus beau, plus magnifique, Que ne le fut jamais celui de Salomon. Cent colonnes d'albâtre en formaient le portique ; L'or, le jaspe, l'azur, décoraient le parvis ; Dans les appartements embellis de sculpture, Sous des lambris de cèdre, on voyait réunis

Un boeuf, un baudet, un cheval, Se disputaient la préséance. Un baudet ! Direz-vous, tant d'orgueil lui sied mal. À qui l'orgueil sied-il ? Et qui de nous ne pense Valoir ceux que le rang, les talents, la naissance, Élèvent au-dessus de nous ? Le boeuf, d'un ton modeste et doux,

Philosophes hardis, qui passez votre vie À vouloir expliquer ce qu'on n'explique pas, Daignez écouter, je vous prie, Ce trait du plus sage des chats. Sur une table de toilette Ce chat aperçut un miroir ;

Réalisation : www.redigeons.com - https://www.webmarketing-seo.fr/