Textes poétiques

Poésie Jacques Prevert

Les enfants qui s’aiment s’embrassent debout
Contre les portes de la nuit
Et les passants qui passent les désignent du doigt
Mais les enfants qui s’aiment
Ne sont là pour personne
Et c’est seulement leur ombre
Qui tremble dans la nuit
Excitant la rage des passants
Leur rage, leur mépris, leurs rires et leur envie
Les enfants qui s’aiment ne sont là pour personne Lire la suite...
Devant la porte de l’usine
le travailleur soudain s’arrête
le beau temps l’a tiré par la veste
et comme il se retourne
et regarde le soleil
tout rouge tout rond
souriant dans son ciel de plomb
il cligne de l’œil
familièrement
Dis donc camarade Soleil Lire la suite...
Dans un square sur un banc
Il y a un homme qui vous appelle quand on passe
Il a des binocles un vieux costume gris
Il fume un petit ninas il est assis
Et il vous appelle quand on passe
Ou simplement il vous fait signe
Il ne faut pas le regarder
Il ne faut pas l’écouter
Il faut passer
Faire comme si on ne le voyait pas Lire la suite...
Comme il est beau ce petit paysage
Ces deux rochers ces quelques arbres
et puis l’eau et puis le rivage
comme il est beau
Très peu de bruit un peu de vent
et beaucoup d’eauC’est un petit paysage de Bretagne
il peut tenir dans le creux de la main
quand on le regarde de loin
Mais si on s’avance

Lire la suite...

Il est interdit de faire de la musique plus de vingt-quatre heures par jour
ça finira par me faire du tort
Hier au soir un Hindou amnésique
a mis tous mes souvenirs dans une grosse boule en or
et la boule a roulé au fond d’un corridor
et puis dans l’escalier elle a dégringolé
renversant un monsieur
devant la loge de la concierge
un monsieur qui voulait dire son nom en rentrant
Et la boule lui a jeté tous mes souvenirs à la tête Lire la suite...
Lorsque le Petit Poucet abandonné dans la forêt sema des cailloux pour retrouver son chemin, il ne se doutait pas qu’une autruche le suivait et dévorait les cailloux un à un.
C’est la vraie histoire celle-là, c’est comme ça que c’est arrivé…
Le fils Poucet se retourne: plus de cailloux!
Il est définitivement perdu, plus de cailloux, plus de retour, plus de maison; plus de papa-maman.
«C’est désolant», se dit-il entre ses dents. Lire la suite...
Dans ma maison vous viendrez
D’ailleurs ce n’est pas ma maison
Je ne sais pas à qui elle est
Je suis entré comme ça un jour
Il n’y avait personne
Seulement des piments rouges accrochés au mur blanc
Je suis resté longtemps dans cette maison
Personne n’est venu
Mais tous les jours et tous les jours
Je vous ai attendu
Je ne faisais rien Lire la suite...
Démons et merveilles
Vents et marées
Au loin déjà la mer s’est retirée
Et toi
Comme une algue doucement caressée par le vent
Dans les sables du lit tu remues en rêvant Démons et merveilles
Vents et marées
Au loin déjà la mer s’est retirée
Mais dans tes yeux entr’ouverts
Deux petites vagues sont restées Lire la suite...
Le petit homme qui chantait sans cesse
Le petit homme qui dansait dans ma tête
le petit homme de la jeunesse
cassé son lacet de soulier
et toutes les baraques de la fête
tout d’un coup se sont écroulées
et dans le silence de cette fête
j’ai entendu ta voix heureuse
ta voix déchirée et fragile
enfantine et désolée Lire la suite...

Réalisation : www.redigeons.com - https://www.webmarketing-seo.fr/