La Lyre

Orphée à Pluton

” Monarque redouté qui regnes sur les Ombres,
Je ne suis pas venu dessus ces rives sombres
Pour enlever ton Septre et me faire Empereur
De ces lieux plains d’horreur.

En mon pieux dessein je n’ay point d’autres armes
Que les gemissemens, les souspirs et les larmes,
Avec tous les ennuys dont peut estre chargé
Un Amant affligé.
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Je vous vois, couple infâme, enivré de plaisir,
Quand vos secrets complots m’ont enivré de rage.
Est-ce ainsi qu’on trahit mon amoureux désir,
Et que l’on ose encore irriter mon courage ?

Je vous vois, ménagez votre peu de loisir,
Vous ne me ferez plus que ce dernier outrage :
Ce morceau de rocher que je vais vous choisir
Vous presse de bientôt achever votre ouvrage.

Maintenant je vous tiens, rien ne peut détourner
Le juste châtiment que je vais vous donner,

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Ce n’est ni marbre, ni porphyre,
Que le corps de ce beau chasseur,
Dont l’haleine d’un mol zéphyre
Évente les cheveux avec tant de douceur.
En cette divine sculpture,

On voit tout ce que la nature
Put jamais achever de mieux.
S’il n’entretient tout haut l’image ravissante
Que forme cette onde innocente,
C’est qu’on ne parle que des yeux,
Pour se bien exprimer sur une amour naissante.

 

La Lyre

François Tristant L’Hermite

Je fus, Plante superbe, en Vaisseau transformée.
Si je crus sur un Mont, je cours dessus les eaux :
Et porte de Soldats une nombreuse armée,
Après avoir logé des Escadrons d’Oiseaux.

En rames, mes rameaux se trouvent convertis ;
Et mes feuillages verts, en orgueilleuses voiles :
J’ornai jadis Cybèle, et j’honore Thétis
Portant toujours le front jusqu’auprès des Étoiles.

Mais l’aveugle Fortune a de bizarres lois :
Je suis comme un jouet en ses volages doigts,

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Les dieux me faisaient naître, et l’on s’informa d’eux
Quelle sorte de fruit accroîtrait la famille,
Jupiter dit un fils, et Vénus une fille,
Mercure l’un et l’autre, et je fus tous les deux.

On leur demande encor quel serait mon trépas
Saturne d’un lacet, Mars d’un fer me menace,
Diane d’une eau trouble, et l’on ne croyait pas
Qu’un divers pronostic marquât même disgrâce.

Je suis tombé d’un saule à côté d’un étang,
Mon poignard dégainé m’a traversé le flanc,

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Aux rayons du soleil, le paon audacieux,
Cet avril animé, ce firmament volage,
Étale avec orgueil en son riche plumage
Et les fleurs du printemps, et les astres des cieux.

Mais comme il fait le vain sous cet arc gracieux
Qui nous forme d’Iris une nouvelle image,
Il rabat tout à coup sa plume et son courage
Sitôt que sur ses pieds il a porté les yeux.

Homme, à qui tes désirs font sans cesse la guerre
Et qui veux posséder tout le rond de la Terre :

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