Idylles et légendes

Poésie Anatole France

L’ombre versait au flanc des monts sa paix bénie,
Le chemin était bleu, le feuillage était noir,
Et les palmiers tremblaient d’amour au vent du soir.
L’enfant de Magdala, la fleur de Béthanie,

Gémissait dans la pourpre et l’azur des coussins.
Le grand épervier d’or des femmes étrangères
Agrafait sur son front les étoffes légères ;
La myrrhe tiédissait dans l’ombre de ses seins ;
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Dans les siècles de foi, surtout dans les derniers,
La grand’danse macabre était fréquemment peinte
Au vélin des missels comme aux murs des charniers.

Je crois que cette image édifiante et sainte
Mettait un peu d’espoir au fond du désespoir,
Et que les pauvres gens la regardaient sans crainte.
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C’était la nuit ardente et le retour du bal ;
Vaincue et triomphante et chastement lascive,
Elle disait d’un ton de bien-être : J’ai mal !…
Les roses s’effeuillaient sur sa tête pensive
Où murmurait encor l’âme des violons ;
Son pied avait parfois un spasme mélodique.

Le mouchoir de dentelle au bout de ses doigts longs
Glissait ; et sur les bras du fauteuil héraldique,
Ses bras minces et blancs s’allongeaient mollement,
Nus, et laissaient tomber le fragile corsage,
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Maître Laurent Coster, cœur plein de poésie,
Quitte les compagnons qui du matin au soir,
Vignerons de l’esprit, font gémir le pressoir ;
Et Coster va rêvant selon sa fantaisie.

Car il aime d’amour le démon Aspasie.
Sur son banc, à l’église, il va parfois s’asseoir,
Et voit flotter dans la vapeur de l’encensoir
La dame de l’enfer que son âme a choisie
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