Poésie Albert lozeau

Le Miroir Des Jours

Les nuances du vert aux branches balancées
Sont comme une fraîcheur exquise pour les yeux.
On voit les arbres fuir jusqu’au lointain des cieux,
Ayant chacun sa teinte aux feuilles déplissées.
Tout le long des maisons les cîmes vont, pressées.
L’une est couleur de l’herbe au ton délicieux,
L’autre, plus sombre, est comme un velours précieux,
L’autre est pareille à l’eau des vagues apaisées.
Lire la suite...
Fleurs des bois, fleurs des prés, fleurs aux formes parfaites,
Quelle peine sincère, en ce mois, vous nous faites !
Vos coupes de parfums, vos vases de couleurs,
Vos calices de miel, vos corolles de pleurs,
Vos feuillages luisants, vos tiges élancées
Harmonieusement par la brise bercées,
Rien de votre beauté frêle n’a parfumé
Ni réjoui ce triste et frileux mois de mai !
Sans doute, un peu de vous dans la grâce des femmes
A charmé nos regards et consolé nos âmes…
Lire la suite...
Comme si vous aviez pris racine en mon cœur,
Je vous dirai toujours : Beaux arbres , je vous aime !
Erables, vous surtout, dont la feuille est l’emblème
Du pays où je vis ma joie et ma douleur.
Qu’un tendre amour rend l’âme encline à la douceur !
Depuis que j’ai passé sous votre ombre, un poème
Chante adorablement au-dedans de moi-même,
Comme si vous chérir faisait l’homme meilleur !
Lire la suite...
Arbres qui verdoyez au soleil triomphant,
O fils harmonieux de la bonne nature,
Toujours debout, dressant votre fière stature,
Comment grandirez-vous si rien ne vous défend ?
La hache sur vos troncs retentit, et vous fend,
Et vous tombez au sol, avec un long murmure ;
Un frisson tel agite alors votre ramure
Qu’on entend, grands vaincus, sur vous pleurer le vent.
Lire la suite...
Tout est vert sous nos pas, sur nos fronts tout est vert !
Aux jours du renouveau mon âme se recueille,
Et je chante, inspiré par la douceur de l’air,
La gloire des premières feuilles.

Les petites feuilles d’un jour,
Tendres, à peine déplissées,
Qui semblent faites de velours
Pâle, et de lumière glacées :
Lire la suite...

Albert Lozeau, le poête
0

Baptisé Charles Joseph Albert, Albert Lozeau est un poète québécois du 20ème siècle. Il est né le 23 juin 1878 à Montréal et y est décédé le 24 mars 1924.

Albert Lozeau, le poête

Sa famille

Fils de Joseph Lozeau et d’Adèle Gauthier, Albert Lozeau est l’aîné d’une fratrie de 11 enfants dont sept ont survécu à la petite enfance. Son père a eu une carrière de fonctionnaire honorable à la Cour supérieure tandis que sa mère devait rester à la maison pour s’occuper de lui. En effet, Lozeau est très tôt immobilisé par la maladie et sa mère a dû passer une grande partie de son existence à son chevet.

Lire la suite...

Les Images du Pays

Au beau ciel d’été le jour vient de naître ;
Les petits oiseaux confondent leurs chants ;
La clarté nouvelle emplit la fenêtre
Et l’on sent l’odeur de l’herbe des champs.
Le soleil reluit sur les feuilles vertes
Qui tremblent au vent léger du matin.
Respirant l’air bleu, les fleurs sont ouvertes :
Somptueux velours et riche satin.
Épris de beauté devant la nature,
Vers le firmament je tourne les yeux ;
Lire la suite...
Quand il neige sur mon pays
De gros flocons couvrent les branches,
Et les regards sont éblouis
Par la clarté des routes blanches.
Et dans les champs ensevelis,
La terre reprend le grand somme
Qu’elle fait pour mieux nourrir l’homme,
Quand il neige sur mon pays.
Quand il neige sur mon pays,
On voit s’ébattre dans les rues
Lire la suite...

Billets du soir

Août donne le désir et l’espérance de septembre. Sa chaleur raisonnable, sa profonde lumière, ses soirs moins longs, ses fraîches nuits, tout indique que les jours s’acheminent lentement vers l’automne, et marcheront bientôt sur les feuilles mortes.

Le soleil enveloppe la terre d’une clarté plus fine, et les arbres vert foncé se détachent sur l’horizon en lignes nettes, comme gravés à même
le ciel. De grands nuages blancs animent l’espace où se creusent des golfes d’azur aux berges neigeuses; des pigeons traversent ce paysage aérien et tournoient sur cette eau bleue dont la masse se forme et se déforme indéfiniment.
Lire la suite...

Dieu merci, nous ne déménageons pas ! Déménager, c’est mourir beaucoup, c’est briser autant de liens avec le passé que de meubles le long du chemin douloureux. Déménager, c’est troubler la paix des souvenirs dormant au fond des tiroirs secrets, c’est bousculer l’intimité des chambres douces et brutaliser la rêverie des choses…

Et dire qu’il y a des gens qui passent indifféremment d’une demeure à
l’autre comme ils changent de tramway ! Ceux-là, je les envie, car ils
n’ont point d’âme, ils n’ont pas même, comme les animaux, l’instinct
qui pousse à revenir toujours au premier gîte. Ils ne s’attachent à
rien; leur maison ne leur représente qu’un amas ordonné de briques, de
bois et de plâtre que l’on quitte sans regret. Ils s’accommodent de

Lire la suite...

Réalisation : www.redigeons.com - https://www.webmarketing-seo.fr/