Poésies Maurice Rollinat

Elle s’en vient à travers champs, Le long des buissons qui renaissent Pleins de murmures et de chants ; Elle s’en vient à travers champs. Là-bas, sur les chaumes penchants, Mes yeux amis la reconnaissent. Elle s’en vient à travers champs, Le long des buissons qui renaissent.  

  La lune a de lointains regards Pour les maisons et les hangars Qui tordent sous les vents hagards          Leurs girouettes ; Mais sa lueur fait des plongeons Dans les marais peuplés d’ajoncs Et flotte sur les vieux donjons          Pleins de chouettes !  

Hors de Paris, mon cœur s’élance, Assez d’enfer et de démons : Je veux rêver dans le silence Et dans le mystère des monts.  

  O ma si fragile compagne, Puisque nous souffrons à Paris, Envolons-nous dans la campagne Au milieu des gazons fleuris.

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