Romans Maurice Leblanc

Arsène Lupin contre Herlock Sholmès

Arsène Lupin contre Herlock Sholmès

Premier Episode – La dame blonde Le numéro 514 – série 23

Le 8 décembre de l’an dernier, M. Gerbois, professeur de mathématiques au lycée de Versailles, dénicha, dans le fouillis d’un marchand de bric-à-brac, un petit secrétaire en acajou qui lui plut par la multiplicité de ses tiroirs.

” Voilà bien ce qu’il me faut pour l’anniversaire de Suzanne, pensa-t-il. ”

Et comme il s’ingéniait, dans la mesure de ses modestes ressources, à faire plaisir à sa fille, il débattit le prix et versa la somme de soixante-cinq francs.

Au moment où il donnait son adresse, un jeune homme, de tournure élégante, et qui furetait déjà de droite et de gauche, aperçut le meuble et demanda:

Lire la suite...

Arsène Lupin gentleman-cambrioleur

Arsène Lupin Herlock Sholmès arrive trop tard

C’est étrange ce que vous ressemblez à Arsène Lupin, Velmont !

— Vous le connaissez ?

— Oh ! comme tout le monde, par ses photographies, dont aucune n’est pareille aux autres, mais dont chacune laisse l’impression d’une physionomie identique… qui est bien la vôtre.

Horace Velmont parut plutôt vexé.

— N’est-ce pas, mon cher Devanne ! Et vous n’êtes pas le premier à m’en faire la remarque, croyez-le.

— C’est au point, insista Devanne, que si vous ne m’aviez pas été recommandé par mon cousin d’Estevan, et si vous n’étiez pas le peintre connu dont j’admire les belles marines, je me demande si je n’aurais pas averti la police de votre présence à Dieppe.

Lire la suite...

L aiguille creuse

L Aiguille creuse Chapitre 10 Le trésor des rois de France

Un rideau s’écarta.

– Bonjour, mon cher Beautrelet, vous êtes un peu en retard. Le déjeuner était fixé à midi. Mais, enfin, à quelques minutes près… Qu’y a-t-il donc ? Vous ne me reconnaissez pas ? Je suis donc si changé !

Au cours de sa lutte contre Lupin, Beautrelet avait connu bien des surprises, et il s’attendait encore, à l’heure du dénouement, à passer par bien d’autres émotions, mais le choc cette fois fut imprévu. Ce n’était pas de l’étonnement, mais de la stupeur, de l’épouvante.

L’homme qu’il avait en face de lui, l’homme que toute la force brutale des événements l’obligeait à considérer comme Arsène Lupin, cet homme c’était Valméras. Valméras ! le propriétaire du château de l’Aiguille. Valméras ! celui-là même auquel il avait demandé secours contre Arsène Lupin. Valméras ! son compagnon d’expédition à Crozant. Valméras le courageux ami qui avait rendu possible l’évasion de Raymonde en frappant ou en affectant de frapper, dans l’ombre du vestibule, un complice de Lupin !

Lire la suite...

Premier Episode – La dame blonde – Chapitre 2 Le diamant bleu

Le soir du 27 mars, au 134 de l’avenue Henri-Martin, dans le petit hôtel que lui avait légué son frère six mois auparavant, le vieux général Baron d’Hautrec, ambassadeur à Berlin sous le second Empire, dormait au fond d’un confortable fauteuil, tandis que sa demoiselle de compagnie lui faisait la lecture, et que la sœur Auguste bassinait son lit et préparait la veilleuse.

À onze heures la religieuse qui, par exception, devait rentrer ce soir-là au couvent de sa communauté et passer la nuit près de la sœur supérieure, la religieuse prévint la demoiselle de compagnie.

– Mademoiselle Antoinette, mon ouvrage est fini, je m’en vais.

– Bien, ma sœur.

– Et surtout n’oubliez pas que la cuisinière a congé et que vous êtes seule dans l’hôtel, avec le domestique.

Lire la suite...

Premier Episode – La dame blonde Chapitre 3 – Herlock Sholmès ouvre les hostilités

– Que désirent ces messieurs ?

– Ce que vous voulez, répondit Arsène Lupin, en homme que ces détails de nourriture intéressaient peu… ce que vous voulez, mais ni viande ni alcool.

Le garçon s’éloigna, dédaigneux.

Je m’écriai:

– Comment, encore végétarien ?

– De plus en plus, affirma Lupin.
Lire la suite...

Premier Episode – La dame blonde Chapitre 4 – Quelques lueurs dans les ténèbres

Si bien trempé que soit le caractère d’un homme – et Sholmès est de ces êtres sur qui la mauvaise fortune n’a guère de prises – il y a cependant des circonstances où le plus intrépide éprouve le besoin de rassembler ses forces avant d’affronter de nouveau les chances d’une bataille.

– Je me donne vacances aujourd’hui, dit-il.

– Et moi ?

– Vous, Wilson, vous achèterez des vêtements et du linge pour remonter notre garde-robe. Pendant ce temps je me repose.

– Reposez-vous, Sholmès. Je veille.

Wilson prononça ces deux mots avec toute l’importance d’une sentinelle placée aux avant-postes et par conséquent exposée aux pires dangers. Son torse se bomba. Ses muscles se tendirent. D’un œil aigu, il scruta l’espace de la petite chambre d’hôtel où ils avaient élu domicile.
Lire la suite...

Premier Episode – La dame blonde Chapitre 5 – Un enlèvement

Herlock Sholmès ne broncha pas. Protester ? Accuser ces deux hommes ? C’était inutile. À moins de preuves qu’il n’avait point et qu’il ne voulait pas perdre son temps à chercher, personne ne le croirait.

Tout crispé, les poings serrés, il ne songeait qu’à ne pas trahir, devant Ganimard triomphant, sa rage et sa déception. Il salua respectueusement les frères Leroux, soutiens de la société, et se retira.

Dans le vestibule il fit un crochet vers une porte basse qui indiquait l’entrée de la cave, et ramassa une petite pierre de couleur rouge: c’était un grenat.

Dehors, s’étant retourné, il lut, près du n° 40 de la maison, cette inscription: ” Lucien Destange, architecte, 1877. ”

Même inscription au n° 42.
Lire la suite...

Premier Episode – La dame blonde Chapitre 6 – La seconde arrestation d’Arsène Lupin

Dès huit heures, douze voitures de déménagement encombrèrent la rue Crevaux, entre l’avenue du Bois-de-Boulogne et l’avenue Bugeaud. M. Félix Davey quittait l’appartement qu’il occupait au quatrième étage du n° 8. Et M. Dubreuil, expert, qui avait réuni en un seul appartement le cinquième étage de la même maison et le cinquième étage des deux maisons contiguës, expédiait le même jour – pure coïncidence, puisque ces messieurs ne se connaissaient pas – les collections de meubles pour lesquelles tant de correspondants étrangers lui rendaient quotidiennement visite.

Détail qui fut remarqué dans le quartier, mais dont on ne parla que plus tard, aucune des douze voitures ne portait le nom et l’adresse du déménageur, et aucun des hommes qui les accompagnaient ne s’attarda dans les débits avoisinants. Ils travaillèrent si bien qu’à onze heures tout était fini. Il ne restait plus rien que ces monceaux de papiers et de chiffons qu’on laisse derrière soi, aux coins des chambres vides.

Lire la suite...

Deuxième épisode – La lampe juive Chapitre 1

Herlock Sholmès et Wilson étaient assis à droite et à gauche de la grande cheminée, les pieds allongés vers un confortable feu de coke.

La pipe de Sholmès, une courte bruyère à virole d’argent, s’éteignit. Il en vida les cendres, la bourra de nouveau, l’alluma, ramena sur ses genoux les pans de sa robe de chambre, et sortit de sa pipe de longues bouffées qu’il s’ingéniait à lancer au plafond en petits anneaux de fumée.

Wilson le regardait. Il le regardait, comme le chien couché en cercle sur le tapis du foyer regarde son maître, avec des yeux ronds, sans battements de paupières, des yeux qui n’ont d’autre espoir que de refléter le geste attendu. Le maître allait-il rompre le silence ? Allait-il lui révéler le secret de sa songerie actuelle et l’admettre dans le royaume de la méditation dont il semblait à Wilson que l’entrée lui était interdite ?

Lire la suite...

Deuxième épisode – La lampe juive Chapitre 2

– Voyez-vous, mon vieux camarade, disait Sholmès à Wilson, en brandissant le pneumatique d’Arsène Lupin, ce qui m’exaspère dans cette aventure, c’est de sentir continuellement posé sur moi l’œil de ce satané gentleman. Aucune de mes pensées les plus secrètes ne lui échappe. J’agis comme un acteur dont tous les pas sont réglés par une mise en scène rigoureuse, qui va là et qui dit cela, parce que le voulut ainsi une volonté supérieure. Comprenez-vous, Wilson ?

Wilson eût certainement compris s’il n’avait dormi le profond sommeil d’un homme dont la température varie entre quarante et quarante et un degrés. Mais qu’il entendît ou non, cela n’avait aucune importance pour Sholmès qui continuait:

– Il me faut faire appel à toute mon énergie et mettre en œuvre toutes mes ressources pour ne pas me décourager. Heureusement qu’avec moi, ces petites taquineries sont autant de coups d’épingle qui me

Lire la suite...

Réalisation : www.redigeons.com - https://www.webmarketing-seo.fr/