Voyage au centre de la Terre

Chapitre XLI

Le lendemain, jeudi, 27 août, fut une date célèbre de ce voyage subterrestre. Elle ne me revient pas à l’esprit sans que l’épouvante ne fasse encore battre mon cœur, À partir de ce moment, notre raison, notre jugement, notre ingéniosité, n’ont plus voix au chapitre, et nous allons devenir le jouet des phénomènes de la terre.

À six heures, nous étions sur pied. Le moment approchait de nous frayer par la poudre un passage à travers l’écorce de granit.

Je sollicitai l’honneur de mettre le feu à la mine. Cela fait, je devais rejoindre mes compagnons sur le radeau qui n’avait point été déchargé; puis nous prendrions au large, afin de parer aux dangers de l’explosion, dont les effets pouvaient ne pas se concentrer à l’intérieur du massif. Lire la suite...

Chapitre XLII

Je suppose qu’il devait être alors dix heures du soir. Le premier de mes sens qui fonctionna après ce dernier assaut fut le sens de l’ouïe. J’entendis presque aussitôt, car ce fut acte d’audition véritable, j’entendis le silence se faire dans la galerie, et succéder à ces mugissements qui, depuis de longues heures, remplissaient mes oreilles. Enfin ces paroles de mon oncle m’arrivèrent comme un murmure:

” Nous montons !

— Que voulez-vous dire ? m’écriai-je.

— Oui, nous montons ! nous montons ! ”

J’étendis le bras; je touchai la muraille; ma main fut mise en sang. Nous remontions avec une extrême rapidité.
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Chapitre XLIII

Oui, affolée ! L’aiguille sautait d’un pôle à l’autre avec de brusques secousses, parcourait tous les points du cadran, et tournait, comme si elle eût été prise de vertige.

Je savais bien que, d’après les théories les plus acceptées, l’écorce minérale du globe, n’est jamais dans un état de repos absolu; les modifications amenées par la décomposition des matières internes, l’agitation provenant des grands courants liquides, l’action du magnétisme, tendent à l’ébranler incessamment, alors même que les êtres disséminés à sa surface ne soupçonnent pas son agitation. Ce phénomène ne m’aurait donc pas autrement effrayé, ou du moins il n’eût pas fait naître dans mon esprit une idée terrible. Lire la suite...

Chapitre XLIV

Quand je rouvris les yeux, je me sentis serré à la ceinture par la main vigoureuse du guide. De l’autre main il soutenait mon oncle. Je n’étais pas blessé grièvement, mais brisé plutôt par une courbature générale. Je me vis couché sur le versant d’une montagne, à deux pas d’un gouffre dans lequel le moindre mouvement m’eût précipité. Hans m’avait sauvé de la mort, pendant que je roulais sur les flancs du cratère.

” Où sommes-nous ? ” demanda mon oncle, qui me parut fort irrité d’être revenu sur terre.

Le chasseur leva les épaules en signe d’ignorance.

” En Islande, dis-je.

— “ Nej, ” répondis Hans.
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Chapitre XLV

Voici la conclusion d’un récit auquel refuseront d’ajouter foi les gens les plus habitués à ne s’étonner de rien. Mais je suis cuirassé d’avance contre l’incrédulité humaine.

Nous fûmes reçus par les pêcheurs stromboliotes avec les égards dus à des naufragés. Ils nous donnèrent des vêtements et des vivres. Après quarante-huit heures d’attente, le 31 août, un petit speronare nous conduisit à Messine, où quelques jours de repos nous remirent de toutes nos fatigues. Lire la suite...

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