Fables Jean de la Fontaine

Les fables Livre 12

Un chat, contemporain d’un fort jeune moineau,
Fut logé près de lui dès l’âge du berceau:
La cage et le panier avaient mêmes pénates;
Le chat était souvent agacé par l’oiseau:
L’un s’escrimait du bec, l’autre jouait des pattes.
Ce dernier toutefois épargnait son ami.
Ne le corrigeant qu’à demi,
Il se fût fait un grand scrupule
D’armer de pointes sa férule.
Le passereau, moins circonspect, Lire la suite...
Prince, l’unique objet du soin des Immortels,
Souffrez que mon encens parfume vos autels.
Je vous offre un peu tard ces présents de ma Muse;
Les ans et les travaux me serviront d’excuse.
Mon esprit diminue, au lieu qu’à chaque instant
On aperçoit le vôtre aller en augmentant:
Il ne va pas, il court, il semble avoir des ailes.
Le héros dont il tient des qualités si belles
Dans le métier de Mars brûle d’en faire autant:
Il ne tient pas à lui que, forçant la victoire, Lire la suite...

Les fables Livre 11

Une souris graignait un chat
Qui dès longtemps la guettait au passage.
Que faire en cet état? Elle, prudente et sage,
Consulte son voisin: c’était un maître rat,
Dont la rateuse seigneurie
S’était logée en bonne hôtellerie,
Et qui cent fois s’était vanté, dit-on,
De ne craindre de chat ou chatte
Ni coup de dent, ni coup de patte.
“Dame souris, lui dit ce fanfaron,
Ma foi, quoi que je fasse,
Seul, je ne puis chasser le chat qui vous menace: Lire la suite...
Les filles du limon tiraient du roi des astres
Assistance et protection:
Guerre ni pauvreté, ni semblables désastres
Ne pouvaient approcher de cette nation;
Elle faisait valoir en cent lieux son empire.
La reine des étangs, grenouilles veux-je dire
(Car que coûte-t-il d’appeler
Contre leur bienfaiteur osèrent cabaler,
Et devinrent insupportables.
L’imprudence, l’orgueil, et l’oubli des bienfaits,
Enfants de la bonne fortune,
Firent bientôt crier cette troupe infortune: Lire la suite...
Il ne faut jamais dire aux gens:
” Ecoutez un bon mot, oyez une merveille.”
Savez-vous si les écoutants
En feront une estime à la vôtre pareille?
Voici pourtant un cas qui peut être excepté:
Je le maintiens prodige, et tel que d’une fable
Il a l’air et les traits, encor que véritable.
On abattit un pin pour son antiquité,
Vieux palais d’un hibou, triste et sombre retraite
De l’oiseau qu’Atropos prend pour son interprète. Lire la suite...
Il ne faut point juger des gens sur l’apparence.
Le conseil en est bon; mais il n’est pas nouveau.
Jadis l’erreur du souriceau
Me servit à prouver le discours que j’avance:
J’ai, pour le fonder à présent,
Le bon Socrate, Esope et certain paysan
Des rives du Danube, homme dont Marc Aurèle
Nous fait un portrait fort fidèle.
On connait les premiers: quant à l’autre, voici
Le personnage en raccourci. Lire la suite...
Mais d’où vient qu’au renard Esope accorde un point,
C’est d’exceller en tours plein de matoiserie?
J’en cherche la raison, et ne la trouve point.
Quand le loup a besoin de défendre sa vie,
Ou d’attaquer celle d’autrui,
N’en sait-il pas autant que lui?
Je crois qu’il en sait plus; et j’oserai peut-être
Avec quelque raison contredire mon maître.
Voici pourtant un cas où tout l’honneur échut
A l’hôte des terriers. Un soir il aperçut
La lune au fond d’un puits: l’orbiculaire image
Lui parut un ample fromage. Lire la suite...
Le lion, pour bien gouverner,
Voulant apprendre la morale,
Se fit, un beau jour, amener
Le singe maître ès arts chez la gent animale.
La première leçon que donna le régent
Fut celle-ci:”Grand roi, pour régner sagement,
Il faut que tout prince préfère
Le zèle de l’état à certain mouvement
Qu’on appelle communément
Amour-propre; car c’est le père,
C’est l’auteur de tous les défauts
Que l’on remarque aux animaux. Lire la suite...
Jadis certain Mogol vit en songe un vizir
Aux Champs Elysiens possesseur d’un plaisir
Aussi pur qu’infini, tant en prix qu’en durée:
Le même songeur vit en une autre contrée
Un ermite entouré de feux,
Qui touchait de pitié même les malheureux.
Le cas parut étrange, et contre l’ordinaire:
Minos en ces deux morts semblait s’être mépris.
Le dormeur s’éveilla tant il en fut surpris.
Dans ce songe pourtant soupçonnant du mystère, Lire la suite...
Le loup et le renard sont d’étranges voisins:
Je ne bâtirai point autour de leur demeure.
Ce dernier guettait à toute heure
Les poules d’un fermier; et quoique des plus fins,
Il n’avait pu donner d’atteinte à la volaille.
D’une part l’appétit, de l’autre le danger,
N’étaient pas au compère un embarras léger.
” Hé quoi! dit-il, cette canaille
Se moque impunément de moi?
Je vais, je viens, je me travaille, Lire la suite...

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