Fables Jean de la Fontaine

Deux avocats qui ne s’accordaient point
Rendaient perplexe un juge de province:
Si ne put onc découvrir le vrai point;
Tant lui semblait que fût obscur et mince.
Deux pailles prend d’inégale grandeur:
Du doigt les serre; il avait bonne pince
La longue échet sans faute au défendeur,

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Un savetier, que nous nommerons Blaise,
Prit belle femme; et fut très avisé
Les bonnes gens qui n’étaient à leur aise,
S’en vont prier un marchand peu rusé,
Qu’il leur prêtât dessous bonne promesse
Mi-muid de grain; ce que le marchand fait.
Le terme échu, ce créancier les presse.
Dieu sait pourquoi: le galant, en effet,
Crut que par là baiserait la commère.

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Messire Artus sous le grand roi François
Alla servir aux guerres d’Italie;
Tant qu’il se vit, après maints beaux exploits,
Fait chevalier en grand’ cérémonie.
Son général lui chaussa l’éperon:
Dont il croyait que le plus haut baron
Ne lui dut plus contester le passage.

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C’est de tout temps qu’à Naples on a vu
Régner l’amour et la galanterie:
De beaux objets cet état est pourvu,
Mieux que pas un qui soit en Italie.
Femmes y sont, qui font venir l’envie
D’être amoureux, quand on ne voudrait pas.
Une surtout ayant beaucoup d’appas
Eut pour amant un jeune gentilhomme,

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Jadis régnait en Lombardie
Un prince aussi beau que le jour
Et tel que des beautés qui régnaient à sa cour
La moitié lui portait envie,
L’autre moitié brûlait pour lui d’amour.
Un jour en se mirant: Je fais, dit-il, gageure
Qu’il n’est mortel dans la nature

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J’avais résolu de ne consentir à l’impression de ces contes, qu’après
que j’y pourrais joindre ceux de Boccace, qui sont le plus à mon goût;
mais quelques personnes m’ont conseillé de donner dès à présent; ce qui
me reste de ces bagatelles; afin de ne pas laisser refroidir la
curiosité de les voir qui est encore en son premier feu. Je me suis
rendu à cet avis sans beaucoup de peine; et j’ai cru pouvoir profiter
de l’occasion. Non seulement cela m’est permis mais ce serait vanité à
moi de mépriser un tel avantage. Il me suffit de ne pas vouloir qu’on
impose en ma faveur à qui que ce soit; et de suivre un chemin contraire
à celui de certaines gens qui ne s’acquièrent des amis que pour
s’acquérir des suffrages par leur moyen; créatures de la cabale, bien
différents de cet Espagnol qui se piquait d’être fils de ses propres
oeuvres.
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