Les fables Livre 8

Fables Jean de la Fontaine

Un marchand Grec en certaine contrée Faisait trafic. Un bassa  l’appuyait ; De quoi le grec en bassa le payait, Non en marchand: tant c’est chère denrée Qu’un protecteur. Celui-ci coûtait tant, Que notre Grec s’allait partout plaignant. Trois autres Turcs, d’un rang moindre en puissance, Lui vont offrir leur support en commun. Eux trois…

Il se faut entr’aider, c’est la loi de Nature
L’âne un jour pourtant s’en moqua :
Et ne sais comme il y manqua;
Car il est bonne créature
Il allait par pays, accompagné du chien,
Gravement, sans songer à rien,
Tous deux suivis d’un commun maître.
Ce maître s’endormit: l’âne se mit à paître.
Il était alors dans un pré
Dont l’herbe était fort à son gré. Lire la suite...
On rencontre sa destinée
Souvent par des chemins qu’on prend pour l’éviter.
Un père eut pour toute lignée
Un fils qu’il aima trop, jusques à consulter
Sur le sort de sa géniture
Les diseurs de bonne aventure.
Un de ces gens lui dit que des lions surtout
Il éloignât l’enfant jusques à certain âge;
Jusqu’à vingt ans, point davantage.
Le père, pour venir à bout Lire la suite...
Se croire un personnage est fort commun en France :
On y fait l’homme d’importance,
Et l’on n’est souvent qu’un bourgeois.
C’est proprement le mal françois :
La sotte vanité nous est particulière.
Les Espagnols sont vains, mais d’une autre manière :
Leur orgueil me semble, en un mot,
Beaucoup plus fou, mais pas si sot.
Donnons quelque image du nôtre,
Qui, sans doute, en vaut bien un autre. Lire la suite...
La femme du lion mourut ;
Aussitôt chacun accourut
Pour s’acquitter envers le prince
De certains compliments de consolation
Qui sont surcroît d’affliction.
Il fit avertir sa province
Que les obsèques se feraient
Un tel jour, en tel lieu, ses prévôts y seraient
Pour régler la cérémonie,
Et pour placer la compagnie.

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J’avais Esope quitté,
Pour être tout à Boccace ;
Mais une divinité
Veut revoir sur le Parnasse
Des fables de ma façon.
Or d’aller lui dire «Non»
Sans quelque valable excuse,
Ce n’est pas comme on en use
Avec des divinités,
Surtout quand ce sont de celles

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Une chèvre, un mouton, avec un cochon gras,
Montés sur un même char, s’en allaient à la foire.
Leur divertissement ne les y portait pas ;
On s’en allait les vendre, à ce que dit l’histoire :
Le charton n’avait pas dessein
De les mener voir Tabarin.
Dom pourceau criait en chemin
Comme s’il avait eu cent bouchers à ses trousses.
C’était une clameur à rendre les gens sourds.
Les autres animaux, créatures plus douces, Lire la suite...
Deux vrais amis vivaient au Monomotapa;
L’un ne possédait rien qui n’appartînt à l’autre.
Les amis de ce pays-là
Valent bien, dit-on, ceux du nôtre.
Une nuit que chacun s’occupait au sommeil,
Et mettait à profit l’absence de soleil,
Un de nos deux amis sort du lit en alarme ;
Il court chez son intime, éveille les valets :
Morphée avait touché le seuil de ce palais.
L’ami couché s’étonne; il prend sa bourse, il s’arme, Lire la suite...
Certain ours montagnard, ours à demi léché,
Confiné par le Sort dans un bois solitaire,
Nouveau Bellérophon vivait seul et caché.
Il fût devenu fou: la raison d’ordinaire
N’habite pas longtemps chez les gens séquestrés.
Il est bon de parler, et meilleur de se taire;
Mais tous deux sont mauvais alors qu’ils sont outrés.
Nul animal n’avait affaire
Dans les lieux que l’ours habitait:
Si bien que, tout ours qu’il était, Lire la suite...
Un rat, hôte d’un champ, rat de peu de cervelle,
Des lares paternels un jour se trouva sou.
Il laisse là le champ, le grain et la javelle,
Va courir le pays, abandonne son trou.
Sitôt qu’il fut hors de la case :
«Que le monde, dit-il, est grand et spacieux !
Voici les Apennins, et voici le Caucase.»
La moindre taupinée était mont à ses yeux.
Au bout de quelques jours, le voyageur arrive
En un certain canton où Téthys sur la rive Lire la suite...

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