Au révérend père C.-A. Poissant

Dans  Les Fleurs de givre
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curé de Brighton, Chicago.    

Le sort vous a poussé hors du vallon natal,
Et le vent de l’exil souffle dans votre voile ;
Mais toujours devant vous, noble ami, luit l’étoile
Qui montre le chemin aux chercheurs d’idéal.

 


Vous êtes loin, bien loin ; mais toujours dans votre âme
Survit le souvenir du pays des aïeux,
Où la France a tracé son sillon radieux,
Où la foi dans les cœurs garde toute sa flamme.

Toujours vous chérissez le fleuve solennel
Que nos grands bois touffus ombragent de leur dôme
Vous chérissez le vieil et suave idiome
Que sur vos lèvres mit le baiser maternel.

Avec toute l’ardeur modeste des apôtres,
Soutenu par l’espoir, conscient du danger,
Vous luttez constamment, sous le ciel étranger,
Pour faire aimer le Christ et défendre les nôtres.

Vous vous heurtez souvent au sarcasme moqueur
D’implacables jaloux méditant notre perte.
À tous les suppliants votre main est ouverte ;
Quand vous n’avez plus d’or, vous donnez. votre cœur.

Grâce à la charité dont le feu vous embrase,
Rayonne un sanctuaire, aux modestes lambris,
Où bien des pèlerins fatigués et meurtris
Viennent se retremper aux sources de l’extase,

Votre zèle est passé dans votre humble troupeau ;
Et votre nom vivra sans fin dans sa mémoire,
Brillant comme un reflet du flambeau de la gloire,
Vibrant comme les plis de quelque fier drapeau !

 



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