Au bord de la lointaine grève

Dans  Petits poèmes d'automne,  Poésies Stuart Merrill
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Au bord de la lointaine grève
Où nous conduisit la Chimère,
Puisez dans la coupe du rêve,
O mes frères, cette onde amère.

 


En l’azur du soir les sirènes
Nous chanteront, surnaturelles,
L’histoire des rois et des reines
Qui moururent d’amour pour elles.

Oubliez le casque et l’épée
Dont la cime et la lame en flamme
Tonnèrent dans maintes épopée.
Vainement, pour l’Or et la Femme.

C’est ici le pays du rêve ;
Abreuvez-vous de ronde amère,
O frères, au bord de la grève
Où nous conduisit la Chimère.

 



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