Sainte-Chapelle : un joyau du patrimoine national français

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Vieille de plus de 770 ans, la Sainte-Chapelle se situe dans le 1er arrondissement de Paris. Elle est moins connue que la Cathédrale Notre Dame de Paris et pourtant, elle est toute aussi emblématique qu’elle. Edifice majeur du patrimoine national de la France, une visite de ce lieu saint s’impose lors d’un séjour dans la capitale française. Zoom sur ce monument, autrefois siège des plus importantes reliques religieuses.

Sainte-Chapelle, une des Saintes Chapelles de France

Ladite Sainte-Chapelle, aussi baptisée Sainte-Chapelle du Palais, est l’une des Saintes Chapelles de la France. Le pays en compte seulement une dizaine.

Le terme Sainte Chapelle, dans sa globalité, définit un type d’édifice précis. Pour porter ce qualificatif, le monument doit :

  • Avoir été fondé par Saint Louis ou l’un de ses descendants
  • Etre attenant à un château ou à palais, donc c’est la chapelle du château/palais
  • Abriter, au moins, une relique détachée de la sainte couronne d’épines ou de la Vraie Croix lesquelles ont été déposées à la Sainte-Chapelle de Paris et ont d’ailleurs motivé l’édification de la chapelle
  • Avoir la même architecture que celle de la Sainte-Chapelle de Paris : un ou deux étages, mais avec une seule nef, un toit d’ardoise très pentu et surmonté d’une flèche et surtout, de hautes verrières et contreforts
  • Proposer des offices dirigés par des chanoines toutes les trois heures

En tout, la France compte quatre Saintes Chapelles fondées par un roi, sept Saintes Chapelles fondées par des princes et deux Saintes-Chapelles fondées par des ducs. Celle fondée par Saint Louis a été la toute première à avoir été conçue. C’est la Sainte-Chapelle de Paris alias Sainte-Chapelle alias Sainte-Chapelle du Palais.

Histoire de la Sainte-Chapelle

Histoire de la Sainte-Chapelle

Le roi Louis IX, dit Saint Louis, était un souverain très croyant. En 1239, il commence par acquérir certaines pièces des Saintes Reliques du Christ dont la Sainte Couronne. Il en fit l’acquisition à prix d’or puisque les reliques lui ont coûté 135 000 livres tournois, une très importante somme à l’époque. A son côté, la Sainte-Chapelle dont on peut toujours admirer la splendeur aujourd’hui, lui a coûté 40 000 livres tournois. Autrement dit, la Sainte Couronne lui a coûté trois fois plus cher que l’édification de la chapelle elle-même.

En 1241, le roi fit une nouvelle acquisition composée d’un morceau de la Vraie Croix du Christ ainsi que de sept autres reliques de la Passion du Christ. En 1242, il achète la Sainte lance et la Sainte éponge.

Grâce à ces acquisitions, Paris devient la capitale de la chrétienté et cela renforce le prestige de la France.

Dans un premier temps, Saint Louis entrepose les reliques dans le Palais de la Cité, alors résidence royale. Il demande ensuite à ce qu’une chapelle soit construite au sein du Palais pour pouvoir y entreposer les reliques et pouvoir les vénérer comme il se doit. La chapelle fut conçue tel un véritable reliquaire, une sorte d’écrin pour entreposer des reliques hors de prix. Les travaux débutent en 1241 et s’achèvent en 1248, soit seulement en sept ans. A l’époque, c’est un temps record puisque la majorité des grands édifices mettait parfois des décennies, voire des siècles pour être totalement construits. C’est notamment le cas de la Cathédrale Notre Dame de Paris pour laquelle, la construction a duré près de deux siècles.

Le choix de l’emplacement de la chapelle n’est pas anodin. Tout comme le palais, elle se situe sur l’île de la Cité, au sein de la résidence royale. Pour Louis IX, l’édification de la chapelle dans le palais renforce le lien entre le sacré et le roi. Mais ce n’est pas la seule raison puisque dès lors que les reliques y furent entreposées, c’est devant elles que l’on prêtait serment lors des procédures entre seigneurs et vassaux.

Outre servir d’écrin à ces joyaux religieux, la Sainte-Chapelle du Palais abritait également un collège de chanoines et servait de lieu de culte au personnel du château.

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Sainte-Chapelle : une histoire mouvementée

La Sainte-Chapelle du Palais a connu de nombreux drames au cours de son existence. Parmi les plus marquants, on peut citer les graves incendies de 1630 et de 1777 au cours desquels elle a été grandement ravagée. Sa partie basse a également été victime d’une inondation.

Au cours de la Révolution, elle ne fut pas épargnée non plus. Durant cette période sombre de l’histoire de la France, elle a été endommagée à de multiples endroits et a servi de lieu de stockage aux archives du Palais de Justice.

Dû à ces nombreux drames, tous les décors intérieurs originels ainsi que la flèche surmontant le toit ont été détruits. Les rénovations successives dont elle a fait l’objet ont permis de redorer sa structure, mais n’ont pas permis de la restaurer comme elle était à l’origine. Seule sa raison d’être, une chapelle du Palais, est restée intacte ainsi qu’une grande partie des vitraux de la chapelle haute. Celle-ci, du fait de sa hauteur, n’a subi que très peu de dégâts au cours des ans.

Sainte-chapelle, une chapelle à deux niveaux

Dès sa construction, la Sainte-Chapelle est conçue sur deux niveaux : une partie basse, dédiée au personnel du Palais et une partie haute, dédiée au roi et à sa famille. C’est également au niveau de la partie haute que les reliques étaient conservées et que se situait le collège des chanoines en charge des offices.

  • La partie basse de la Sainte-Chapelle :

La partie basse de la Sainte-Chapelle

La chapelle basse ressemble un peu à une crypte. Même si elle est plus sombre que la chapelle haute, elle est tout aussi élégante et raffinée. Comme elle sert de base à la chapelle haute, chacun de ses piliers a été doublé par une colonne isolée. Ses deux colonnades servent de déambulatoire.

Etant la base de l’édifice, la chapelle basse est celle qui a le plus souffert au cours des ans. Incendies, inondations et même le fait qu’elle ait servi de magasin à grain durant la Révolution ont endommagé ses structures premières. La majeure partie de ses décors actuels proviennent de reconstitution du 13e siècle.

Quoi qu’il en soit, la chapelle basse reste superbe avec ses voûtes recouvertes de fleurs de lys sur fond azur et contours pourpre. Notez que la fleur de lys était l’emblème des rois de France. Ce motif rappel les armes de Blanche de Castille, la mère de Saint Louis.

Pour témoigner qu’il était à l’initiative de ce projet, on retrouve une grande statue du roi Louis IX au fond de la chapelle, au niveau de l’abside. Au niveau de la nef, on retrouve les douze médaillons qui rappellent les Apôtres. Ils font office de croix de consécration. En ce qui concerne le sol, il a été refait depuis le 19e siècle, mais avant cela, il était recouvert de pierres tombales.

De nos jours, la chapelle basse abrite une boutique gérée par le Centre national des monuments historiques.

  • La partie haute de la Sainte-Chapelle :

La partie haute de la Sainte-Chapelle

Lorsqu’on atteint la Chapelle haute, le contraste lumineux est très frappant. Alors que la chapelle basse reste jusqu’à aujourd’hui sombre, la chapelle haute est baignée de lumière grâce à ses hautes verrières. Elle est longue de 36 mètres sur 17 mètres de large. Sa hauteur, partant du sol jusqu’à la pointe du pignon de la façade avoisine les 42,5 mètres.

Ici, on retrouve vraiment le style reliquaire avec des vitraux à la place des murs. Ces dernières sont toutefois consolidées à l’aide de piliers. Les piliers affichent les statues des douze Apôtres.

En tout, elle compte 15 verrières de plus de 15 mètres de haut. Plus de 1113 panneaux ont été utilisés pour les constituer. Chaque panneau se réfère à une scène de la Bible et ce, partant d’Adam et Eve, jusqu’à l’Apocalypse. La surface totale de la partie vitrée s’étend sur 618 m².

Parmi les 15 verrières, 14 d’entre elles représentent des épisodes de la Bible. Pour les lire, il faut aller de gauche à droite et de bas en haut. La dernière verrière, quant à elle, relate l’histoire des reliques de la Passion depuis leur découverte par Sainte Hélène jusqu’à leur arrivée en France. Cette verrière se lit en boustrophédon. Cela signifie qu’il faut aller de bas en haut en serpentant de gauche à droite puis de droite à gauche. La rose occidentale du livre de saint Jean complète le décor.

La rosace affiche un style gothique et compte, en tout 87 pétales. Il faut souligner qu’elle ne date pas du 13e siècle comme les verrières, mais du 15e siècle.

Le style lumineux et coloré, du fait des motifs des vitraux, a été fait exprès. On voulait effectivement créer en ces lieux une sorte de Jérusalem Céleste. Pour que les vitraux gardent leur splendeur, le roi Saint Louis instaure, dès 1248, la charge de maître verrier.

Il faut souligner que l’architecte principal ayant construit ce chef d’œuvre reste inconnu. Il en va de même pour les artisans ayant conçu les vitraux. A cette époque, on accordait plus de valeur à l’édifice en lui-même qu’à son concepteur. Ce n’est qu’à partir de la Renaissance qu’on a commencé à glorifier l’homme se cachant derrière une œuvre majeure.

La Sainte-Chapelle de nos jours

A l’origine, Saint Louis avait acquis 22 reliques, mais il n’en reste plus que trois aujourd’hui. Il s’agit d’un fragment de la croix, d’un clou et de la couronne d’épines. Quand la Révolution française éclate, elles furent déplacées à l’abbaye de Saint-Denis. En 1804, elles furent remises à l’archevêque de Paris et sont aujourd’hui conservées dans le trésor de Notre-Dame de Paris. Cela signifie que la Sainte-Chapelle n’abrite plus aucune relique de nos jours.




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