Pour monsieur le dauphin et monsieur d’Orléans

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Destins je le connais, vous avez arrêté
Qu’aux deux fils de mon roi se partage la terre,
Et qu’après le trépas ce miracle de guerre,
Soit encor adorable en sa postérité.

Leur courage aussi grand que leur prospérité,
Tous les fronts orgueilleux brisera comme verre :
Et qui de leurs combats attendra le tonnerre,
Aura le châtiment de sa témérité.

Le cercle imaginé qui de même intervalle,
Du nord et du midi les distances égale,
De pareille grandeur bornera leur pouvoir.

Mais étant fils d’un père où tant de gloire abonde,
Pardonnez-moi destins, quoi qu’ils puissent avoir,
Ce leur sera trop peu s’ils n’ont chacun un monde.

 

François de Malherbe

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